Une vaste opération symbolique aura lieu vendredi à travers les USA. Objectif: démontrer l’absurdité de l’exclusion des HSH et la contribution dont se privent ainsi les autorités.
Un millier d’hommes gay qui se présentent dans des centres de collecte de sang: c’est l’objectif que s’est fixé Ryan James Yezak. Ce jeune militant et réalisateur de documentaires est à l’initiative du National Gay Blood Drive (Collecte nationale de sang gay), qui se déroulera ce vendredi 12 juillet, à travers les Etats-Unis. Le principe? Permettre à un maximum d’homosexuels et de bisexuels d’offrir leur sang après avoir passé un test rapide du VIH. D’Anchorage à New York, en passant la Nouvelle-Orléans, des bénévoles ont été mobilisés dans une cinquantaine de villes pour encadrer les donneurs.
Tests VIH préalable
Les organisateurs le savent bien: les donneurs seront (poliment) éconduits, en vertu du règlement en vigueur depuis 1985, et qui exclut les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (les «HSH») du don du sang. Mais Yezak prévoit de collecter les résultats des tests et de les envoyer aux autorités en charge de la transfusion sanguine – en l’occurrence la Food and Drug Administration. Cette agence pourra ainsi se rendre compte de la quantité de sang que la communauté gay pourrait fournir, en toute sécurité, selon lui. L’opération sera aussi filmée dans le cadre d’un projet de documentaire, «Second Class Citizens» (Citoyens de seconde classe) que prépare Yezak. «Cette interdiction est obsolète, explique-t-il dans un communiqué. A cause d’elle, un nombre incalculable d’hommes gay et bisexuels qui pourraient contribuer au stocks de sang national et aider à sauver des vies sont incapables de le faire. Et ceci à un moment où les pénuries deviennent de plus en plus fréquentes. En outre, cette interdiction perpétue les stéréotypes négatifs et la stigmatisation. Intentionnelle ou non, c’est une forme de discrimination basée sur l’orientation sexuelle.»
Suisse: refus de Swissmedic
Rappelons qu’en Suisse, le dossier du don du sang par les HSH est également au point mort. Début juin, Swissmedic a exclu de lever – ne serait-ce qu’en partie – les restrictions visant cette population. Cet institut, en charge de la sécurité des produits de transfusion, invoque la prévalence des infections sexuellement transmissibles au sein de la communauté gay, ainsi que la «fenêtre diagnostique» (entre la contamination et le moment où la maladie est détectable par un test) pour justifier ce refus. Du coup, le service de transfusion de la Croix-Rouge suisse a renoncé à son projet d’ouverture – somme toute symbolique – des centres de don aux HSH, a rapporté «La Tribune de Genève».
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