États-Unis : On refuse le don d’organes de son fils parce qu’il était homosexuel

>> 16-year-old Alexander “AJ” Betts killed himself after being outed as gay, now has organs rejected due to sexuality

Une mère de l’Iowa se bat pour faire changer une loi fédérale après qu’on eut refusé le don d’organes de son fils à cause de son orientation sexuelle. Le fils de Sheryl Moore s’est suicidé en juillet 2013, à l’âge de 16 ans, déjà victime d’intimidations homophobes.

Le dernier souhait de A. J. Betts était de faire don de ses organes. Son cœur, ses poumons, ses reins et son foie ont tous été donnés après sa mort et ont permis de sauver la vie de cinq personnes.

Par contre, ses tissus comme le sang, les os, les tendons et ses yeux ont été rejetés parce qu’il était « gay » et que sa mère ne peut pas assurer avec certitude ses engagements amoureux et sexuels.

Cette règle remonte à il y a plus de 30ans, au plus fort de la crise du sang contaminé qui a ébranlé les États-Unis et le Canada à la fin des années 1980. Plusieurs personnes avaient contracté le VIH par transfusion sanguine à l’hôpital.

La US Food and Drug Administration (FDA) empêche le don de tissus chez les hommes gais qui ont eu des relations sexuelles avec d’autres hommes au cours des cinq dernières années.

Contrairement aux organes entiers qui peuvent sauver des vies, le don de tissu est considéré aux États-Unis comme une façon d’améliorer la qualité de vie, d’où des restrictions plus strictes pour tenter d’empêcher la transmission du VIH.

«C’est un règlement archaïque et c’est complètement discriminatoire. Je n’avais jamais pensé devenir une militante des droits des homosexuels, mais je le suis maintenant», a dit Mme Moore au The DesMoines Register.

Elle est dévastée que les yeux de son fils aient été abandonnés.

«J’aurais aimé regarder dans ses yeux à nouveau, même s’ils étaient dans la tête de quelqu’un d’autre», a-t-elle dit au quotidien.

Au Canada

En 2008, Santé Canada a changé sa politique sur les dons d’organes, excluant les hommes qui ont eu une relation homo­sexuelle au cours des cinq années précédant un éventuel don.

Ils ne sont toutefois par automatiquement écartés. Selon Transplant Québec, «toute personne, quels que soient son âge, son état de santé ou son orientation sexuelle, peut être considérée comme un donneur potentiel d’organes».

>> A TEENAGER who committed suicide after being outed as gay was unable to donate his eyes because of his sexuality, his mum says.

Alexander “AJ” Betts Jr took his own life at his home in Pleasant Hill, California, at age 16, after enduring a year and a half of bullying for his homosexuality, cleft lip, and for being half African American.

One year later, the boy’s mum found some solace in a letter saying her organ donor son’s kidneys, liver, heart and lungs had gone to needy people.

But that quickly turned to rage when she discovered his eyes had been rejected because of his sexual orientation.

“My initial feeling was just very angry because I couldn’t understand why my 16-year-old son’s eyes couldn’t be donated just because he was gay,” Sheryl Moore said told KCCI.

Betts’ eyes were denied because of a US Food and Drug Administration regulation, brought in at the height of the AIDS crisis, prohibiting men who have had sex with men in the past five years from donating certain tissues.

Concern about the same-sex “risk-factor” is also reflected in rules prohibiting gay men from donating blood — a ban that also exists in Australia.

The FDA insists its hard line stance is necessary because “a history of male-to-male sex is associated with an increased risk for exposure to and transmission of certain infectious diseases, including HIV.”

But experts, including Glenn Cohen, a bioethics law professor at the Harvard Law School, have fought for years to repeal the rules — particularly for blood donation.

“We think it’s time for the FDA to take a serious look at this policy, because it’s out of step with peer countries, it’s out of step with modern medicine, it’s out of step with public opinion, and we feel it may be legally problematic,” Dr Cohen told CBS.

He also noted the FDA rules were contradictory: Men who have sex with HIV-positive women or sex workers are banned for only a year, for example.

“This is archaic, and it is just silly that people wouldn’t get the lifesaving assistance they need because of regulations that are 30 years old,” Moore said.

Avec Marie-Joëlle Parent
Journal de Montréal,