En Floride, une enseignante de littérature a été écartée de son poste pour avoir utilisé le prénom choisi par un élève transgenre sans l’accord écrit des parents, comme l’exige désormais la législation de cet État conservateur.
Melissa Calhoun, en poste depuis douze ans dans un lycée de Satellite Beach, près d’Orlando, a appris que son contrat, qui expire en mai, ne serait pas reconduit. Le motif : avoir volontairement appelé un lycéen par un prénom différent de celui inscrit sur ses papiers officiels, conformément à son identité de genre.
Depuis la rentrée 2023, la Floride impose aux enseignants de n’utiliser que les prénoms légaux, sauf autorisation formelle des parents. Cette règle s’inscrit dans une série de mesures portées par le gouverneur républicain Ron DeSantis (idéologiquement aligné avec Trump), qui restreignent la reconnaissance des identités trans dans les établissements scolaires.
Selon le district scolaire de Brevard, qui a confirmé la sanction, l’enseignante a enfreint « une politique claire » en matière de consentement parental. Une enquête interne a été ouverte après la plainte d’un parent. L’enseignante a reconnu les faits, estimant qu’elle répondait à une demande de l’élève.
L’affaire, rapportée par le Washington Post et NBC News, suscite une vive émotion. Une pétition en ligne réclamant sa réintégration a rassemblé près de 50 000 signatures en quelques jours. Des élèves ont organisé une grève pacifique, et plusieurs parents ont exprimé leur soutien lors d’une réunion du conseil scolaire local.
Décrite par ses soutiens comme une professeure « appréciée et engagée », Melissa Calhoun n’a pas fait de déclaration publique.
Ce renvoi est le premier connu à ce jour aux États-Unis dans le cadre de l’application stricte de ce type de législation, alors que d’autres États dirigés par les républicains adoptent des mesures similaires. En janvier, Donald Trump, candidat à la présidentielle, annonçait vouloir restreindre la reconnaissance fédérale du genre au seul sexe assigné à la naissance.
