« J’invite l’Eglise chypriote à rejoindre un monde civilisé, éduqué et aimant, auquel appartiennent déjà des chrétiens comme les Quakers, les unitaires, de nombreux anglicans et d’autres confessions, en reconnaissant le caractère naturel et sans menace de l’homosexualité », a déclaré l’acteur britannique engagé dans la défense des droits des homosexuels, notamment en Russie, dans les colonnes du quotidien Cyprus Daily.
La puissante Eglise orthodoxe de Chypre avait réagi négativement à l’annonce de la tenue d’une gay pride, expliquant « regretter l’attitude et le mode de vie de certains de nos concitoyens ». La Parole de Dieu condamne l’homosexualité comme une « aberration morale » et les relations homosexuelles « ne constituent pas un choix de vie normal », avait dit l’Eglise.
Un groupe marginal, le Mouvement chrétien orthodoxe chypriote, a par ailleurs appelé à défiler contre la gay pride, en suivant le même itinéraire que la manifestation.
Stephen Fry a demandé aux Chypriotes « quelle que soit leur orientation sexuelle, de participer à la gay pride pour montrer leur soutien à un pays libre, tolérant et éclairé ». « Le monde sera alors rempli d’admiration et de respect », a ajouté l’acteur connu pour ses rôles récents dans Le Hobbit ou encore Sherlock Holmes, avant de projeter: « dans le cas inverse, le monde rira et vous assimilera à ces Etats théocratiques dignes de la cruauté et du barbarisme moyenâgeux ».
L’association Accept-LGBT Cyprus, qui organise le défilé, souhaite combattre les préjugés contre « 10% de la population, soit 85.000 Chypriotes ».
Selon son président, Costas Gavrielides, Chypre se situe « aux derniers rangs de l’Union européenne avec la Lettonie » concernant la législation et les droits sociaux et politiques de la communauté LGBT.
Deux projets de loi sont actuellement examinés au Parlement, prévoyant de légaliser l’union civile des personnes de même sexe et de criminaliser les discours haineux envers les homosexuels.