Le président de la Douma Sergueï Narychkine, un proche du président Vladimir Poutine, a appelé à une attitude plus constructive de l’Europe envers son pays, mardi devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) à Strasbourg.
« La critique est inévitable. Toutefois nous ressentons un sentiment de partialité, des tentatives de saper les objectifs les plus nobles et les efforts les plus constructifs », a-t-il dit, à l’occasion de sa première venue devant les députés de l’organisation paneuropéenne, dont la Russie est membre depuis 1996.
Il a déploré que « la Russie et d’autres pays se voient imposer des obligations nouvelles ».
Au niveau du « Comité des ministres » – organe exécutif du Conseil de l’Europe, notamment chargé de contrôler l’application des décisions de son bras juridique la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) – Serguei Narychkine a plaidé pour le passage « d’un suivi par pays à un suivi thématique ».
Questionné par plusieurs parlementaires européens sur les droits des gays et lesbiennes, il a répondu que la législation russe « correspond à nos traditions et à nos valeurs morales ». Il a invité les parlementaires européens à venir se rendre compte par eux-mêmes que « à Mocou, il y a beaucoup de clubs gay » !
« La source du pouvoir dans un État de droit c’est le peuple et nous ne faisons qu’appliquer ce principe », a-t-il souligné dans ce contexte comme dans celui de la liberté en matière religieuse.
« Nous ne sommes certes pas d’accord sur tous les points et certaines lois dans votre pays suscitent des interrogations au regard du respect des standards qui sont les nôtres », mais nous tenons à travailler « dans un climat de franchise, de respect, d’amitié et d’ouverture », a assuré le président de l’APCE, le député français Jean-Claude Mignon.
Il y a un an, début octobre 2012, Serguei Narychkine avait annulé au dernier moment sa venue programmée devant l’APCE. Selon l’agence russe Interfax, le président de la Douma aurait alors été offusqué par l’attitude de « certains dirigeants de l’APCE et certains députés d’humeur russophobe », reflétée dans un rapport sur son pays.
Serguei Narychkine avait alors indiqué qu’il serait prêt à s’exprimer devant l’APCE « dès que (seraient) créées les conditions nécessaires pour l’examen objectif des problèmes d’actualité ».
(Source AFP)