HRW a souligné dans son dernier rapport que l’UE devrait « prendre des mesures concrètes » contre la Hongrie « menant à la suspension de son droit de vote » comme Etat membre de l’UE.
Le gouvernement conservateur du Premier ministre hongrois Viktor Orban a utilisé sa majorité écrasante, obtenue lors des législatives de 2010, pour introduire une série de nouvelles lois et de réformes – dont une nouvelle Constitution.
Selon HRW, ces changements « affaiblissent l’équilibre des pouvoirs, entravent la liberté de la presse et diminuent la protection des droits de l’Homme ».
« Ils sont aussi contraires aux engagements de la Hongrie en tant que membre de l’UE et du Conseil de l’Europe », a ajouté le rapport.
La possibilité de lancer une procédure qui priverait la Hongrie de droit de vote (prévue par l’article 7-1 du traité de l’UE) a été évoquée lors d’un débat le 7 mai sur la Hongrie au Parlement européen.
« Il est temps d’évoquer l’article 7 pour mettre une pression continue avec des conséquences concrètes sur un Etat membre qui viole les valeurs de l’UE », a affirmé HRW.
En plus de celles de nombreuses institutions et organisations hongroises, le gouvernement de Viktor Orban a essuyé de vives critiques contre sa politique au niveau international, venant de l’UE, du Conseil de l’Europe, de l’OSCE, de plusieurs ONG ou encore du gouvernement américain.
« Le temps est venu pour la Hongrie de commencer à écouter les critiques de ces organisations », a expliqué à l’AFP Lydia Gall, responsable de HRW pour les Balkans et l’Europe de l’Est.
HRW pointe du doigt en particulier des textes législatifs discriminant les femmes, les églises, les homosexuels et les personnes sans abris.
L’ONG estime également que la loi sur les médias encourage l’autocensure chez les journalistes.
La quatrième modification de la Constitution hongroise, votée le 11 mars, est également la cible de HRW. Elle constitue l’exemple le plus flagrant du « mépris de l’Etat de droit » du gouvernement hongrois, a précisé Lydia Gall.
Cette modification retire l’essentiel de ses compétences à la Cour constitutionnelle, qui ne pourra plus statuer sur le fond et se référer à sa jurisprudence d’avant l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution le 1er janvier 2012.
(Source AFP)