Facebook et Instagram suspendent les comptes de Kadyrov, la Russie fustige une censure de Washington (VIDEOS)

>> Russia calls for answers after Chechen leader’s Instagram is blocked

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Il était très actif sur les réseaux, brassant près de quatre millions de « followers » sur Instagram et plusieurs centaines d’autres milliers sur Facebook. Tous saluaient chacune de ses exhortations et selfies en « guerrier tchétchène ». Ses deux principaux comptes ont finalement été suspendus, dans la nuit du 22 décembre, après que le Trésor américain ait décidé de geler, deux jours plus tôt, ses finances aux États-Unis.

Ramzan Kadyrov est accusé, au titre du « Magnitski Act », de violations flagrantes des droits de l’Homme, suite à la campagne de purge qu’il a orchestré depuis plusieurs mois contre les homosexuels, ces « démons », « sous-humains » dont il faut se « débarrasser », avait-il déclaré en juillet dernier, sur HBO.

Il est interdit de territoire et ne peut plus commercer avec les américains, comme l’un de ses adjoints, le directeur de la prison d’Argoun et plusieurs responsables russes.

Ramzan Kadyrov fait mine de s’en vanter. Il a publié depuis un autre compte, un message accusant notamment Washington de cette décision de le bloquer également sur Facebook et Instagram.

« J’avais déjà l’intention d’abandonner ce réseau, si ce n’est que je ne voulais pas décevoir mes millions d’amis et partisans. Mais qu’importe, puisqu’on le sait désormais, Instagram, qui se revendique indépendant, est à la solde du gouvernement. Leur censure intervient deux jours après les sanctions du Trésor américain. Ils voulaient m’indigner mais c’est râté, et c’est bien la seule chose qui me satisfasse dans ces mesures entreprises par Instagram et ses dirigeants, depuis la Maison-Blanche. »

Le Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l’information et des médias de masse russe a relayé ses demandes de justifications auprès du réseau social, menaçant d’ouvrir une enquête si la suspension relevait d’un abus et « censure ».

Depuis que le journal russe Novaïa Gazeta a dénoncé cette chasse aux LGBT menée par les autorités de la république tchétchène, la Russie n’a jamais diligenté d’enquête sérieuse, arguant qu’il n’y avait que des plaintes de victimes anonymes, et ne s’est d’ailleurs pas non plus exprimée sur la disparition de l’artiste Zelimkhan Bakaev, enlevé à Grozny, mais ils n’hésitent pas à crier à « une restriction de la liberté d’expression et d’information » lorsque un tyran se fait recadrer.

Mousse, Comité Idaho France et STOP homophobie ont déposé « plainte pour génocide » devant la Cour Pénale Internationale. Nous ne pouvons que vous inciter, au fait de ces condamnations, officielles des États-Unis, à réagir et relancer pareillement le tribunal : via Twitter et Facebook.

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Valentine Monceau
stophomophobie.com