Invité du 8h30 Politique de France Info, ce mardi 10 septembre, le président de la Fédération Française de Football (FFF), Noël Le Graët, a demandé aux arbitres de ne plus arrêter les matchs en cas de chants ou de banderoles homophobes.
« Je vais être tout à fait clair. Le football reçoit tout le monde, toutes les classes sociales. Je suis totalement contre. Je ne veux pas être pris en otage sur l’homophobie ».
Pendant plus d’un quart d’heure, il a ainsi hiérarchisé les discriminations, valorisant la lutte contre le racisme, mais considérant que l’homophobie n’est pas une discrimination suffisante pour interrompre une rencontre.
« C’est une erreur. J’arrêterais un match pour des cris racistes, j’arrêterais un match pour une bagarre, des incidents s’il y a un danger dans les tribunes », a insisté M. Le Graët, assurant que, le racisme dans les stades et l’homophobie en tribunes, « ce n’est pas la même chose. Le racisme, vous savez y’en a plus. » « Surtout l’homophobie c’est un problème national. Si c’était que le foot, alors moi je laisse ma place pour le régler. »
« Considérer effectivement que le football est homophobe et peut être l’image seulement de l’homophobie en France, c’est quand même un peu fort de café. J’accepte pas. […] On va faire en sorte que ça disparaisse mais l’arrêt des matchs c’est autre chose. »
Nous condamnons les propos de Noël Le Graët et lui rappelons que notre droit positif n’opère aucune hiérarchie légale notamment entre racisme, antisémitisme, sexisme, handicap et homophobie.
En minorant l’homophobie, Noël Le Graët torpille le travail engagé par la Ligue de Football professionnel (LFP), et sa présidente, qui recoivent, ce mercredi 11, les représentants de clubs de supporters et de certaines associations de lutte contre les discriminations.
Noël Le Graët se focalise sur les banderoles, mais n’a aucune proposition contre les chants homophobes, donnant en cela du souffle aux positions des associations d’ultras défendant « leur folklore ».
L’homophobie n’est pas un folklore. Elle perdure et s’amplifie dans les stades en raison de son inaction sur ce sujet depuis des années. Et M. Le Graët n’a engagé aucun travail de fond contre cette haine systémique des homosexuels dans le foot.
Pour toutes ces raisons, Noël Le Graët doit démissionner et laisser sa place à des dirigeants plus engagés et moins gênés que lui sur le sujet de l’homophobie.
Chants homophobes dans les stades : « Je n’arrêterai pas les matchs » affirme Noêl le Graët. « J’arrêterais un match pour des cris racistes, ça c’est clair », affirme le président de la FFF.#8h30Politique pic.twitter.com/mfQ3FsmVBx
— franceinfo (@franceinfo) September 10, 2019
Les associations ADHEOS, QUAZAR, MOUSSE et STOP HOMOPHOBIE.
