Jusqu’à présent, seuls les célibataires depuis plus de 6 mois avaient le droit de donner leur sang. En cause, une prévalence du VIH plus importante dans ce groupe de la population qui faisait craindre des contaminations. Le service de don du sang sud-africain vient de mettre fin à cette restriction.
« Les critères qui étaient en place auparavant nous paraissaient discriminatoires pour les homosexuels engagés dans une relation stable… » a expliqué Vanessa Raju, du Service National du don du sang, « aujourd’hui, le seul critère, que vous soyez hétérosexuel ou homosexuel, c’est que si vous avez eu un nouveau partenaire ou plusieurs partenaires dans les 6 derniers mois, vous ne pouvez pas donner votre sang. »
Désormais, ce sont donc uniquement les comportements à risque qui deviennent le critère principal, car aujourd’hui, l’Afrique du Sud possède des outils suffisamment performants pour éviter toute transmission du sida par don du sang : Nous utilisons un test très sophistiqué pour analyser les échantillons de sang. Ça nous coûte environ 35.000 euros par jour mais c’est impératif. Nous outils doivent-être très performants à cause du taux de Sida extrêmement élevé en Afrique du Sud. Et de fait, nous n’avons eu aucun problème de transfusion de sang contaminée par le VIH depuis l’introduction de ce test en 2005. »
« La mise en place de ces nouvelles règles est une grande victoire, » selon Luiz De Barros, éditeur de MambaOnLine, un site sud-africain à destination de la communauté homosexuelle : « Je pense que beaucoup d’homosexuels en Afrique du Sud se sentaient terriblement stigmatisés… cela donne l’impression qu’ils étaient marqués, et donc forcément malades… le don du sang était vraiment une problématique fondamentale pour les gays. »
Pour Béchir N’Daw, conseiller pour les droits de l’Homme au sein de l’ONUSIDA, c’est un nouveau signal fort pour les droits des homosexuels, et pas seulement en Afrique.
Les associations se félicitent que ce ne soit plus le fait d’être homosexuel qui soit un problème pour donner son sang, mais bien les comportements à risque.
STOP HOMOPHOBIE
avec Liza Fabbian pour RFI
