Polémiques des «bébés synthétiques» : Le directeur du magazine de Dolce & Gabbana démissionne

>> Dolce & Gabbana’s magazine editor resigns over gay parent controversy

[spacer]

“On naît d’un père et d’une mère… en tout cas, il devrait en être ainsi ; c’est la raison pour laquelle je ne suis pas convaincu par ce que j’appelle les enfants de la chimie, les enfants synthétiques, les ventres à louer et les semences sélectionnées à partir d’un catalogue.”

En réaction aux prises de position des deux créateurs sur les enfants conçus par fécondation in vitro au sein de familles homoparentales, Guiliano Federico, le directeur depuis 2008 de la rédaction de “Swide”, le magazine en ligne de la marque D & G, a posté sa démission tout en style sur son compte facebook :

“C’était une décision difficile à prendre mais claire. Ces dernières années, avec toute la rédaction et de nombreux contributeurs indépendants de partout dans le monde, nous avons raconté le passé et le présent des Italiens et de l’Italie, selon les visions extraordinaires de Stefano et Domenico qui ont contribué à la transformation et à l’exposition de nos traditions à l’italienne, en culture pop.
Je pense que les créateurs de mode devraient se restreindre à leur domaine de prédilection, même si Stefano et Domenico ont réussi à promouvoir leurs valeurs dans chacune de leurs collections.

Leurs récents commentaires dans le magazine Panorama sur la notion de la famille et leurs réactions sur la façon dont les êtres humains peuvent se construire leur propre famille, valeurs au cœur du débat politique italien, sont en totale contradiction avec mes propres convictions concernant les questions de droits civils dans mon pays.
J’ai donc décidé de présenter ma démission. Il est temps pour chacun d’entre nous de nous exprimer et défendre nos engagements au travers de ce genre de petites actions.

Je suis fier d’être italien, je suis fier de notre passé et traditions. Mais je pense qu’il est temps pour l’Italie de se pencher vers un avenir plus moderne et égalitaire pour tous les citoyens et pour nos enfants. Pour tous les enfants.”

Madonna-Dolce-and-Gabbana-x400Et, sur la Toile, les internautes se déchaînent toujours contre la tentation des stylistes à se poser en victimes d’une chasse aux sorcières. Propos soutenus par légions d’autres célébrités, dont Madonna, ex-égérie de la marque, qui a partagé sur Insta­gram une photo du shoo­ting de la campagne automne-hiver 2010–2011 avec un commentaire  : “Tous les bébés ont une âme, quelle que soit la manière dont ils arrivent sur terre et dans leurs familles. Il n’y a rien de synthé­tique dans une âme. Ce n’est pas un argument pour rejeter la fécondation in vitro et la mater­nité de substi­tu­tion. Il est arro­gant de penser que l’homme fait tout selon sa propre volonté. Si Dieu à la main sur tout, il l’aura également sur la technologie” N’est-ce pas ?! Réfléchissez avant de parler !

Et, la mobilisation descend aussi dans la rue. Un rassemblement organisé par la Fondation Peter Tatchell a eu lieu à Londres, avec une centaine de personnes qui brandissaient des slogans cinglants devant une boutique D & G.
“Il est hypocrite pour Stefano de parler de chimie et s’opposer aux parents homosexuels, étant donné qu’il avait lui-même exprimé en 2006 le désir d’avoir un enfant par insémination artificielle et mère porteuse. »

Sujet épineux donc pour les designers qui ont bien tenté de s’expliquer, dans une nouvelle interview diffusée sur CNN : “Nous aimons les couples gays, nous le sommes également. Et nous sommes pour le droit à l’adoption pour les conjoints homosexuels. C’était un point de vue par rapport à notre vécu. On ne peut pas appeler au Boycott d’une marque parce que ses créateurs ne pensent pas comme vous. J’aime la musique d’Elton. Et, comme nous pouvons toujours tout résoudre par la discussion, c’est ce que nous avons fait. Entre nous, le problème est résolu.” Vraiment ?

[spacer]

>> The Editorial Director of Dolce & Gabbana’s online magazine has resigned over the duo’s controversial comments about gay parents.

The legendary designers have been at the centre of intense media scrutiny following comments in an Italian magazine where they strongly spoke out against same-sex parents, arguing that “the only family is the traditional one” and suggesting that babies born via IVF treatment are “synthetic children”.

Now, Giuliano Federico, who has been the Editorial Director of Dolce & Gabbana’s magazine Swide for over seven years, has announced that he is stepping down from his position. In a Facebook statement discussing his departure, Federico explained that the designer’s anti-gay comments are in “total conflict” with his own personal beliefs.

Dear Facebook friends,

I’m writing here to inform you all that today I’ve presented my resignation as editorial director at Swide.com, Dolce & Gabbana’s magazine. It has been a difficult but clear decision. Over the last years, together with the editorial team and many independent contributors from all over the world, we’ve been telling tales from the past and the present about Italians and Italy, following the extraordinary way of Stefano and Domenico in making the Italian culture and traditions a pop statement.

I believe that fashion designers should stay in their own routes simply designing clothes, even if Stefano and Domenico always successfully aimed in putting their own personal values into their collections.

Although recent personal opinions expressed by the two designers in the interview for Panorama magazine regarding the idea of family and the way human beings can create their own families, values that are central in the public Italian political debate, are in total conflict with my personal beliefs and with my commitments towards civil rights in my country.

For this reason I’ve resigned from my role as editorial director at Swide.com. It is time that each of us makes little actions to claim their own beliefs.

I’m proud of being Italian, proud of our past and traditions, but I believe that Italy can look at a more modern and equal future for our citizens and children. All children.