FLAG! organisait ce 30 avril sa première assemblée générale en présentiel, après deux ans de pandémie qui n’ont pas toutefois démobilisé les militants. L’année dernière, pour ses 20 ans, l’association a d’ailleurs signé ses premières conventions avec les Ministères de l’Intérieur et de la Justice, renforçant ainsi sa présence dans les administrations, écoles de police et de gendarmerie, et bientôt au sein de l’école nationale de la magistrature, de l’administration pénitentiaire, et de la protection judiciaire de la jeunesse, « d’ici la fin de cette année », estime Johan CAVIROT, président de FLAG!.
« La dynamique est en route ! C’est la raison pour laquelle nous intervenons de plus en plus en formation continue car cela répond à un besoin opérationnel, un besoin du terrain tant de nos collègues qui veulent bien faire et ne plus être maladroits, que des victimes ou des auteurs en droits d’être pris en charge correctement », poursuit-il. « Je reviens d’un déplacement de deux semaines dans les Antilles où comme dans les zones rurales en métropole, les questions LGBT+ sont particulièrement tabous. On hésite à aborder le sujet et si on pouvait le remettre au placard cela arrangerait beaucoup de monde. Il est donc nécessaire d’aller au contact de nos collègues qui ont aussi quitté nos écoles il y a maintenant quelques années. ».
Les objectifs pour l’avenir !
En avril 2020, FLAG! a lancé une application de signalements anonymes, pour les victimes et témoins de violences sexistes, anti-LGBT, conjugales ou encore sérophobes. L’acte est caractérisé, daté, localisé et, selon les réponses, la plateforme réoriente vers une structure ou l’interlocuteur approprié (dépôt de plainte, pré-plainte en ligne, signalement Pharos, IGPN, IGGN, Cellules d’écoute, …).
STOP homophobie est fière d’en être partenaire et contribue au recensement des actes commis, de façon à « obtenir une cartographie plus précise » et permettre un développement plus efficace des politiques publiques et actions ciblées. FLAG! y a également intégré, en 2021, un dispositif d’urgence, « En lieu sûr », suggérant des lieux d’accueil respectueux, afin d’être mis en sécurité, avant prise en charge par les forces de l’ordre notamment. Plus de 130 établissements sont déjà labellisés sur le territoire et identifiables grâce à un logo dédié apposé sur les vitrines.
« Nous travaillons aussi sur la question des violences conjugales dans les couples LGBT+, qui peuvent rencontrer des difficultés, avec leurs particularités, leur complexité… Cela fait presque 2 ans que je monte régulièrement au créneau. Nous venons de recruter un doctorant, M. Emeric FRIEDMANN, qui va réaliser une thèse sur le sujet et questionner les dispositifs existants sous ce prisme. Nous communiquerons régulièrement sur l’avancée de ses résultats », ajoute Johan CAVIROT.
Sans oublier que l’association bénéficie depuis d’une résonance européenne et internationale.
« Les actualités durant ses derniers mois montrent que la possibilité des personnes LGBT+ de pouvoir vivre libres et égaux en droit n’est pas garantie dans le temps, qu’il faut toujours veiller. À travers l’European LGBT Police Association, l’ensemble des polices européennes peut bénéficier d’une formation sur ces questions. C’est en outre l’occasion de mutualiser les bonnes pratiques, connaissances et faire progresser toute l’Europe dans le même sens », se félicité Johan. Après la conférence qui s’est tenue à Paris en 2018, c’est l’objectif de la prochaine conférence européenne qui se déroulera à Athène en juin et celui de la conférence mondiale à Melbourne en Australie en janvier.
Et FLAG! continuera de se développer, auprès des pompiers volontaires et professionnels également, où les questions de LGBT+phobies ne sont que très rarement évoquées. Ils représentent plus de 250 000 personnes engagées au quotidien, tant dans les relations interpersonnelles, que vis-à-vis des victimes prises en charge.
« Nous allons renforcer le bénévolat, afin d’être encore plus présent dans les écoles et les services pour dispenser des formations adaptées à nos métiers, auprès de nos décideurs, en région et proximité de nos collègues, des victimes afin de ne laisser personne sur le chemin. Nous allons poursuivre le travail engagé depuis 20 ans pour faire reculer les LGBT+phobies », conclut le président de FLAG!.