Selon les ONG reçues par le chef de l’Etat ce jeudi, François Hollande a assuré son soutien à plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme venues plaider en faveur d’une action de la France auprès des dirigeants africains mais aussi de l’Onu, de l’UE ou de l’UA contre la répression de l’homosexualité en Afrique.
« Dans 38 pays africains, l’homosexualité est considérée comme un délit voire un crime », a souligné Karin Lahidji, président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), à l’issue d’un entretien avec le président français auquel participait également Pierre Bergé, président de Sidaction. François Hollande, selon le président de la FIDH, a « complètement soutenu » l’appel des ONG présentes à épauler « la société civile ainsi que les victimes des violences contre les homosexuels ».
Soulignant que la répression prenait « des proportions inquiétantes », notamment en Ouganda ou au Nigeria, Dismas Kitenge, originaire de République démocratique du Congo et vice-président de la FIDH, a appelé à un « plaidoyer international auprès des dirigeants africains pour la dépénalisation » de l’homosexualité.
Les ONG, a-t-il précisé, ont demandé au président français un soutien « politique, juridique mais aussi financier en faveur des programmes développés par les organisations de défense des victimes » et auprès des instances internationales, l’Onu, l’Union européenne ou l’Union africaine.
François Hollande s’est dit, selon lui, « d’accord pour ce combat », assurant qu’il était « bien présent avec le gouvernement français sur ce terrain ». Le chef de l’Etat, toujours selon Dismas Kitenge, a toutefois prévenu que « la France ne pourrait s’engager seule » et devrait le faire aux côtés « de la communauté internationale, des Nations unies et de l’Union européenne ».
Près de trois quarts des pays africains, à l’exception notable de l’Afrique du Sud, disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité.
En février, la promulgation par le président ougandais Yoweri Museveni d’une loi controversée durcissant la répression de l’homosexualité a suscité une vive émotion à travers le monde. Les relations homosexuelles étaient déjà passibles de la prison à perpétuité en Ouganda mais cette législation a également interdit toute « promotion » de l’homosexualité, rendant obligatoire la dénonciation de quiconque s’affiche homosexuel(le).
Selon un rapport d’Amnesty International publié en juin 2013, l’homosexualité reste passible des tribunaux dans 38 des 54 pays africains. Elles est punie de la peine capitale en Mauritanie, au Soudan et en Somalie.
AFP