Frigide Barjot lance une nouvelle phase du mouvement de protestation contre la loi Taubira, réclamant son abrogation. Elle entend aussi peser sur la tenue des prochaines élections municipales.
Plus de rose ni de bleu, de ballons ni de sweat-shirts, mais une simple pancarte réclamant la «liberté d’expression». En ce jour symbolique du premier mariage homosexuel, tout de blanc vêtue, Frigide Barjot a lancé «une nouvelle phase» du mouvement de protestation contre la loi Taubira, avec la création de«L’Avenir pour tous».
L’ex-égérie de la Manif pour tous n’est pas «sortie du débat, insiste-t-elle. Simplement, le combat a changé de nature.» Après avoir arpenté le bitume, dit-elle, tournons-nous vers les urnes: comme le laisse entendre le nom de leur site Internet, lavenirpourtous2014.com, ses organisateurs veulent s’immiscer dans les prochaines élections municipales. «Nous demanderons à tous les candidats aux élections de s’engager, avec nous, en préambule de leur programme électoral, à abroger la loi Taubira, martèle Frigide Barjot. Je vais d’ailleurs dès aujourd’hui envoyer notre manifeste aux candidats à la primaire UMP à Paris.»
Une charte sera bientôt rédigée, qui défendra la «parité homme/femme dans le mariage et la filiation biologique», avec pour but d’inscrire ces principes «dans la Constitution». Dans un deuxième temps, Frigide Barjot et ses amis souhaitent le remplacement de la loi Taubira, «devenue inconstitutionnelle», par «une loi d’union civile sans adoption plénière».
Ce contrat d’union civile, que Frigide Barjot aurait aimé «porter beaucoup plus tôt, à titre personnel», divise profondément les sympathisants et même les responsables de la Manif pour tous. Dimanche, sur le podium, le jeune Xavier Bongibault, représentant de «Plus gay sans mariage», a évoqué l’union civile, et a été hué par la foule. Aujourd’hui, il a décidé de suivre Frigide Barjot dans cette nouvelle aventure. «L’Avenir pour tous, explique-t-il, est comme une unité d’élite au sein de cette grande armée qui s’est engagée dans la Manif pour tous.» Avec une possibilité, un jour, de rentrer dans le rang? «L’unité d’élite, elle montre le chemin!», répond Frigide Barjot, tout en précisant ne pas être «dans un rapport de pouvoir et de concurrence».
À ses côtés également, Clément Borioli, drapé dans un drapeau arc-en-ciel frappé du logo Manif pour tous. Ce jeune étudiant homosexuel reste responsable de la Manif pour tous pour le Calvados, car il n’y a «pas de contre-indication…». «Il y a un lien fraternel qui s’est tissé, explique-t-il. Mais je serai très vigilant lors des prochaines prises de parole du collectif.»
On vous rappelle que des « jeunes » bien intentionnés ont par hasard réservé les noms de domaine « avenir pour tous » dont : http://avenirpourtous.info/