Dans un entretien pour l’émission Sept à Huit de TF1, ce dimanche 5 novembre 2023, Gabriel Attal, 34 ans, nommé au ministère de l’Éducation nationale en juillet dernier, s’est exprimé sur le harcèlement scolaire particulièrement violent qu’il a également subi lorsqu’il était au collège.
« Un déferlement d’insultes et d’injures », relate-t-il. « C’était sur mon orientation sexuelle, supposée à l’époque, car je n’en parlais pas autour de moi ».
Il avait notamment accompagné au cinéma une amie de son école mais courtisée par un autre élève, qui n’a pas manqué pour le coupe de se déverser sur un blog, qu’il avait spécialement dédié au partage de commentaires humiliants, qualifiant Gabriel Attal de « pédale, tafiole » ou « tarlouze ». « Je me souviens que ce jour-là, il m’a dit : ‘Je vais te détruire’. C’est ce qu’il a cherché à faire… », et ça a fait boule de neige.
« Ce qui était dur pour moi, et qui l’est aussi aujourd’hui pour beaucoup de jeunes, c’est parfois le sentiment qu’on n’a personne à qui en parler », confie-t-il. « Je ressentais de la souffrance. Le pire c’est quand on a le sentiment que cette souffrance n’aura pas de fin ».
Un harcèlement qui va se poursuivre jusque son entrée en politique et sa nomination au gouvernement, l’auteur, pourtant désormais avocat et de la même promotion à Sciences-Po, sans jamais le nommer, continuant à poster des messages homophobes sur les réseaux sociaux. « Il ne voulait pas me lâcher (…) je savais qu’il avait toujours cette haine envers moi. Une obsession… ».
Dans la soirée, un certain Juan Branco, le concerné, s’est manifesté sur X (ex-Twitter), accusant Gabriel Attal de propagande. En 2019, il a publié un livre, intitulé « Crépuscule », « outant » le ministre.
« Une forme d’incursion dans mon intimité. C’était douloureux », regrette Gabriel Attal, qui souhaitait en parler « au moment et de la manière où je le voulais ». Il se confiera la même année dans les colonnes de Libération, puis en 2021 sur son couple.
D’où son engagement pour qu’il y ait « une fin à la souffrance des jeunes harcelés », même s’il a réussi à se forger « une carapace », en dépit des lettres de menaces que suscitent depuis ses fonctions. La peur et la honte doivent « changer de camp », poursuit-il, avant d’évoquer les nouvelles mesures déployées pour lutter contre le harcèlement scolaire, prévoyant désormais l’exclusion des élèves impliqués dès le primaire.
Rappelons que le harcèlement à l’école est puni par la loi depuis 2022.