Quatre cent quarante-sept ans après le supplice de Bartholomé Tecia, une plaque commémorative a été dévoilée ce matin.
Les autorités cantonales (le ministre Charles Beer), municipales (la maire Sandrine Salerno), des représentants des associations LGBT, ainsi que de l’ONU étaient présents pour saluer la mémoire de ce jeune homme de 15 ans, à l’endroit même où il aurait été noyé dans le Rhône, le 10 juin 1566. Car Bartholomé Tecia avait été condamné par les autorités de la république calviniste pour crime d’homosexualité.
L’installation de cet épigraphe fait suite au travail de redécouverte entrepris par l’auteur Jean-Claude Humbert. En 2008, il avait écrit et monté une pièce sur le destin tragique de l’étudiant piémontais. Deux ans plus tard, le Conseil municipal de Genève, sur une initiative de l’organisation gay Network, avait souhaité pérenniser le souvenir de Bartholomé. Il a fallu presque trois ans de tergiversations pour que ce monument, tout en transparence, se concrétise, rappelle «La Tribune de Genève».
«Il serait merveilleux de penser que de cette triste mort solitaire pourrait surgir un bien a conclu Marcia Kran du Haut-Commissariat des Droits de l’homme de l’ONU. Que les passants s’arrêteront et s’interrogeront sur la folie de l’homophobie; et nous pouvons tous tirer de l’histoire de Bartholomé la force pour continuer notre lutte contemporaine en vue de réaliser l’égalité des personnes LGBT à travers le monde.»