Les hommes devenant femmes ont droit à une opération de chirurgie esthétique pour obtenir une poitrine féminine en cas d’échec d’une thérapie hormonale, a décidé mardi la cour fédérale allemande des affaires sociales.
Si par le biais de cette première thérapie, les transsexuels concernés n’ont pas atteint la taille de bonnet A d’un soutien-gorge, ils peuvent recevoir des implants, a jugé la cour fédérale des affaires sociales de Kassel (centre).
« Les transsexuels, titulaires d’une assurance, peuvent prétendre à des traitements leur permettant d’adapter leur sexe, y compris des opérations chirurgicales sur des organes sains, pour minimiser leur souffrance psychologique, afin de se rapprocher de l’apparence liée au sexe désiré », écrit la cour dans un communiqué.
Et les traitements ainsi décrits peuvent avoir lieu, avant même l’opération du changement de sexe, souligne la juridiction.
La cour statuait sur le cas d’une personne âgée de 62 ans, dont l’assurance-santé avait pris en charge un traitement hormonal et un changement de sexe, mais dont les seins n’avaient pas pris une forme suffisamment féminine.
L’assurance avait par la suite refusé d’assumer le coût d’une opération de chirurgie plastique, lui permettant d’augmenter le volume de sa poitrine.
Dans un deuxième cas soumis à l’appréciation des juges de la cour, la compagnie d’assurances avait payé pour un traitement hormonal, de la chirurgie esthétique pour rendre le visage plus féminin ainsi que pour deux opérations pour modifier le timbre de la voix.
Partant du principe que des modifications hormonales pourraient subvenir après l’opération de changement de sexe de cette personne, l’assurance avait là encore refusé sa demande d’augmentation mammaire.
Dans les deux cas, la cour a rejeté l’argumentation des compagnies d’assurance. Une taille de poitrine « sans aucun doute caractéristique du genre » féminin n’est atteinte que lorsque la personne parvient à « remplir complètement » un bonnet A, estime la cour.