Ils avaient été arrêtés le 20 mai dernier dans le sud-est du pays, alors qu’ils participaient à une formation parajuridique organisée par l’association Rightify Ghana, relative aux discriminations et violations de droits humains notamment subies par les minorités sexuelles et personnes vulnérables.
D’abord accusés de « promotion d’activités LGBTQ+ » puis de « rassemblement illégal », ces 16 femmes et cinq hommes ont finalement été acquittés et libérés, ce jeudi 5 août, après classement de l’affaire par le tribunal, qui n’a pas estimé les preuves « suffisantes » pour prolonger les poursuites. Ils avaient été placés en détention provisoire, puis relâchés sous caution, et beaucoup ont perdu leur emploi, sont depuis rejetés et vivent dans l’insécurité.
Un appel à mobilisation avait d’ailleurs été lancé sur les réseaux pour réclamer leur libération avec le hashtag #ReleaseThe21 (#LibérezLes21, en français), soutenu par des experts onusiens qui ont exhorté les autorités à ne pas criminaliser les droits fondamentaux des personnes LGBT+, particulièrement réprimées ces derniers mois.
Rappelons que selon le Code pénal ghanéen, datant de l’époque coloniale britannique, les relations entre personnes de même sexe peuvent mener de 5 à 25 ans de prison. Et si les procédures étaient rares, une nouvelle proposition de loi, prévoyant un durcissement des peines ainsi que la criminalisation de la promotion des droits LGBTQI+, déposé le 29 juin, a été étudiée en première lecture au parlement cette semaine.
Le texte de quelque 36 pages, qui autoriserait aussi le recours aux thérapies de conversion, semble fédérer les votes mais des amendements sont annoncés. Le Président « réserve » sa décision pour la version définitive.
Selon ses initiateurs, « l’homosexualité n’est pas un droit humain. C’est une préférence sexuelle », « une pratique contre nature et avilissante », « une menace pour les valeurs familiales ghanéennes », « un défi pour la sécurité, la santé publique et la morale… ».