Réputé pour ses dérapages discriminatoires, Athanassios Lenis, ou Mgr Amvrosios, 79 ans, en charge de l’évêché de Kalavryta (dans le Péloponnèse), avait qualifié en 2015 les homosexuels de « lie de la société », et leurs défenseurs « d’anormaux », invitant dans un prêche ses fidèles à leur « crachez dessus », les « huer » et « noircir de coups ». Il réagissait à l’adoption d’une loi élargissant le partenariat civil à tous les couples.
Poursuivi pour « incitation à la violence homophobe et abus de ses fonctions », il a finalement été relaxé, ce 15 mars, par le tribunal d’Aigion, qui a « manifestement suivi la défense, invoquant la liberté de parole », a commenté pour l’AFP Lio Kalovirnas, un des neuf militants LGBT ayant porté plainte contre l’évêque.
Le procureur a pour sa part estimé que les propos incriminés « ne visaient pas les homosexuels mais les responsables politiques, et ne constituaient pas un appel à la violence ».
De nombreux popes s’étaient réunis devant le tribunal pour soutenir l’évêque à son arrivée, face à une poignée d’activistes, dont l’un aurait été frappé par un passant.
Mais pour M. Kalovirnas, le simple fait qu’un membre du haut clergé se soit ainsi retrouvé sur le banc des accusés est « une première victoire », dans un pays où l’Église, non séparée de l’État, jouit d’une forte influence. Le parquet avait jusque-là « classé » toutes les plaintes émanant de défenseurs des droits de l’homme.