Réputé pour ses dérapages discriminatoires, Athanassios Lenis, 79 ans, en charge de l’évêché de Kalavryta, dans le Péloponnèse, a été renvoyé devant le tribunal après la plainte de neuf homosexuels, rapporte l’AFP.
Dans un de ses prêches en 2015, réagissant à l’adoption d’une loi élargissant le partenariat civil à tous les couples, le dignitaire avait qualifié l’homosexualité de « déviation des lois de la nature », de « crime social », estimant aussi que ceux qui en font l’expérience ou qui la soutiennent étaient des « anormaux », avant d’inviter ses fidèles à leur « cracher dessus », les « huer » ou encore les « noircir de coups ».
Il devra ainsi répondre d’« incitation publique à la violence et abus de ses fonctions ecclésiastiques », a précisé à l’AFP l’avocate des plaignants, Kleio Papapantoleon.
La date du procès a été fixée au 15 mars 2018. « Cela constitue une victoire importante pour la lutte contre la rhétorique de haine », qui reste largement impunie en Grèce, s’est félicité l’un des plaignants Lio Kalovirnas.
« Nous avions déjà entendu des torrents d’horreur à l’époque, mais cet appel à la violence allait trop loin, surtout venant d’une figure d’autorité ! »
Ce renvoi au tribunal pour un tel chef de poursuites d’un membre du haut clergé orthodoxe, dans un pays où l’Église, non séparée de l’État, jouit d’une forte influence, constitue « une première », a précisé Panayotis Dimitras, représentant de l’Observatoire grec des accords d’Helsinki. « Le parquet avait jusque-là classé les plaintes pour incitation aux discriminations et à la violence visant des membres du haut clergé », ajoute le militant.