Isaac Steidl, 44 ans, fondateur du site de rencontres Coco.fr, devenu Coco.gg, a été placé en garde à vue ce 7 janvier dans le cadre d’une enquête de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), a annoncé mardi le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien. Cette mise en cause fait suite à la fermeture du site en juin 2024, dans le cadre d’une vaste opération conjointe des forces de l’ordre françaises et européennes.
Lancé en 2003 et immatriculé en Bulgarie, Coco.fr offrait un service de discussion en ligne sans inscription, garantissant un anonymat total à ses utilisateurs. Cependant, cette absence de contrôle et de modération a rapidement transformé la plateforme en un espace propice à des activités illicites. Un véritable repaire de prédateurs. Parmi les infractions recensées figuraient des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de viols, de trafic de stupéfiants et de guet-apens homophobes. Ces derniers ont notamment vu des agresseurs piéger des victimes homosexuelles à travers des rendez-vous organisés sur le site, dans le but de les attaquer physiquement ou de les dépouiller. L’association STOP Homophobie avait dénoncé ces dangers depuis 2018, réclamant la fermeture de la plateforme.
Devant l’ampleur des infractions liées à Coco.fr, les autorités ont intensifié leurs actions et en juin 2024, une opération majeure a abouti à la fermeture du site et à la saisie de ses serveurs. Plus de 23 000 procédures judiciaires ont été recensées, impliquant environ 480 victimes identifiées. En parallèle, des comptes bancaires liés à la plateforme, représentant plus de 5 millions d’euros, ont été gelés dans plusieurs pays européens, notamment en Hongrie, en Allemagne et aux Pays-Bas.
La garde à vue d’Isaac Steidl constitue une étape décisive dans cette enquête visant à établir sa responsabilité en tant qu’administrateur de la plateforme. Les investigations cherchent également à identifier d’autres individus impliqués dans la gestion du site ou dans les infractions facilitées par celui-ci. Les autorités espèrent ainsi comprendre les mécanismes qui ont permis à Coco.fr de devenir un vecteur majeur d’activités criminelles en ligne.