Sébastien Chabrerie, dit « Seb le Cannuleur », aspirait à « faire le buzz » sur Périscope en piégeant des hommes via des sites de rencontres dédiés aux homosexuels, les incitant à se déplacer sur des lieux isolés, un peu partout en France, où ses complices, souvent des « abonnés » de sa chaîne, attendaient les victimes. Les agressions étaient filmées et retransmises en direct sur les réseaux.
STOP homophobie avait dénoncé le cas et saisi le Procureur de la République en septembre 2018. Après plusieurs mois d’enquête diligentée par le parquet de Brive, il avait finalement été interpellé en novembre 2020, ainsi que ses complices. Ils viennent d’être condamnés ce jeudi 13 janvier à Brive-la-Gaillarde.
Sébastien Chabrerie a tenté de nier l’homophobie. S’il ciblait avec sa meute les homosexuels, c’était surtout les « refoulés, mariés avec enfants… Ceux ne s’assument pas », « ce sont les pires envers les homosexuels ». Il s’agissait donc selon le prévenu de les afficher, de les démasquer. Et avec « les likes, on touchait d’argent », ajoute-t-il. « Moi, je ne suis pas homophobe, j’ai des amis qui sont gays ».
Le tribunal l’a néanmoins reconnu coupable de l’ensemble des infractions qui lui étaient reprochées (provocation publique à la haine ou à la violence homophobe, injures publiques homophobes, complicité du délit de violences volontaires homophobes sans ITT, diffusion de l’enregistrement d’images relatives à la commission d’infraction) et l’a condamné à 2 ans d’emprisonnement dont 12 mois avec sursis probatoire sur 2 ans. Son complice de Béziers, Kévin Lombard, écope de 10 mois avec sursis également, celui de Toulouse, Mederic Wolff, de 12 mois dont 6 avec sursis, et celui de Villeneuve-le-Roi, Abdelhakim Chouai, à trois mois avec sursis. Et l’obligation pour tous d’accomplir un stage de citoyenneté.
Des peines faibles, compte tenu du nombre déjà important de guet-apens organisés par le groupe.