Salariée d’Ansamble, spécialisée dans la restauration collective et filiale du groupe Elior, Karine a vécu l’enfer au travail. Après 5 ans de procédure, le Conseil de Prud’hommes et la Cour d’appel de Rennes, l’ont reconnue victime de harcèlement moral lesbophobe.
Karine, la cinquantaine, cumulée plus de 20 ans d’ancienneté. Elle travaillait à l’origine pour le groupe Eurest, dans un grand restaurant d’entreprises de Chantepie, dans la banlieue rennaise, jusqu’à sa reprise en 2015 par Ansamble, et l’arrivée d’un nouveau responsable.
« Tous les jours, il me faisait des reproches (..) Chaque semaine, j’étais convoquée au moins deux fois dans son bureau. Mais la situation s’est aggravée quand j’ai dit que je me mariais avec ma compagne », raconte Karine au Journal de Vitré. Il a fini par lui lâcher, devant d’autres collègues : « Des gens comme cela, en temps de guerre, ils étaient juste bons à être fusillés. »
Des propos qui ont beaucoup choqué, les juges notamment, comme l’a souligné l’avocate de Karine, Me Kellig Le Roux. Mais qui pourtant ne feront pas réagir la direction du groupe.
« Mes responsables hiérarchiques ont clairement voulu me détruire, me broyer et m’épuiser psychologiquement », poursuit Karine. Il s’agissait « de la faire craquer pour qu’elle démissionne, mais ils l’ont sous-estimée en la prenant pour quelqu’un de faible », conclut sa compagne.
Contactée par Le Journal de Vitré, la direction d’Ansamble n’a pas souhaité commenter.
En attendant, soulagée et fière, Karine, qui a également retrouver un emploi, va pouvoir se reconstruire. Elle témoigne pour que « son cas donne de la force et de l’espoir… Il ne faut pas avoir peur d’y aller. J’y suis arrivée, alors pourquoi pas d’autres. »