Elle était l’un des visages les plus populaires de la communauté, militante à l’origine d’une décision historique en 2013 de la Cour suprême américaine, prémisses de la légalisation du mariage pour tous, deux ans plus tard aux États-Unis. Saluée pour son courage et ses engagements, Edith Windsor est décédée à New York, ce mardi 12 septembre 2017, à l’âge de 88 ans.
« Edie était la lumière de ma vie. Elle restera à jamais la lumière de la communauté LGBTQ qu’elle aimait tellement et qui l’aimait autant », a déclaré son épouse Judith Kasen-Windsor dans un communiqué.
En 2009, après la mort de sa première compagne, Thea Spyer, qu’elle avait légalement épousée au Canada, Edith Windsor s’était vu réclamer 363 000 dollars, la loi fédérale sur le mariage lui interdisant de bénéficier du même régime fiscal que le dernier survivant d’un couple hétérosexuel.
Soutenue par l’administration Obama, elle avait alors porté l’affaire devant la plus haute juridiction du pays, qui lui a donné raison et notamment déclaré inconstitutionnelle la loi fédérale stipulant que le mariage était l’union d’un homme et d’une femme, accordant ainsi aux couples homosexuels les mêmes droits que les hétérosexuels.
« J’ai eu le privilège de parler avec Edie il y a quelques jours, et de lui redire à quel point elle a marqué ce pays que nous aimons », a écrit l’ancien président démocrate, Barack Obama.
Plus de 40 ans de combat, depuis les émeutes de Stonewall au mariage pour tous en 2015.
Elle sera classée, à 85 ans, 3ème personnalité de l’année par le magazine Time, derrière le Pape et Edward Snowden. Et, en juin 2017, l’organisation Trevor Project, qui lutte contre le suicide des jeunes LGBT, lui a remis un prix honorifique. Elle a indiqué pour l’occasion, « Je ne savais vraiment pas que nous avions toute cette génération d’enfants qui avaient besoin de soutien. Alors, je suis ravie de faire partie de cela. C’est nécessaire ! »
« En se défendant, Edie a représenté des millions d’Américains et leurs droits », a également réagi Bill Clinton, autre président de 1993 à 2001. « Qu’elle repose en paix »