La jeune femme de 30 ans, qui avait quitté l’Égypte pour fuir les pressions dont elle était victime, a été retrouvée morte à son domicile, le 14 juin 2020 à Toronto, au Canada, où elle vivait depuis 2018. Elle aurait mis fin à ses jours, laissant une lettre dans laquelle elle tente d’expliquer son geste :
« À mes frères et sœurs, j’ai essayé de survivre et échoué ; pardonnez-moi. À mes amis, le voyage a été cruel et je suis trop faible pour résister ; pardonnez-moi. Au monde, vous avez été d’une cruauté sans mesure ; mais je vous pardonne. »
Sarah Hijazi avait été agressée sexuellement et torturée, après son arrestation au Caire en 2017, pour avoir hissé un drapeau arc-en-ciel lors d’un concert du groupe libanais Mashrou’ Leila.
Libérée sous caution, après trois mois de prison et une campagne en ligne soutenue par de nombreuses ONG internationales, elle a obtenu l’asile au Canada, où elle soignait sa dépression. Elle avait témoigné en septembre 2018 sur le site MadaMasr.
Rappelons que la législation pénale n’interdit pas l’homosexualité en Egypte, mais les autorités détournent les lois pour condamner les personnes LGBT qu’ils accusent de « débauche », « prostitution », « mépris de la religion », ou encore de « comportements immoraux » ou « contre nature », qui ne conviennent pas à la culture égyptienne.