Depuis juillet 2016, les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) peuvent donner leur sang en France, mais sous condition, notamment d’une abstinence d’un an, qui doit être déclarée lors d’un entretien préalable.
En octobre, l’Assemblée nationale a rejeté une proposition de loi LR, visant à aligner cette période sur celle s’appliquant aux hétérosexuels (quatre mois d’absence de relations avec plusieurs partenaires).
En décembre 2017, le Conseil d’Etat avait déjà rejeté la demande des associations Mousse, Stop Homophobie, Comité Idaho France et Elus locaux contre le Sida, de lever le critère, estimant qu’il n’y avait pas discrimination, la condition d’abstinence étant fondée sur « le comportement et non l’orientation sexuelle », et que « les autorités sanitaires devaient privilégier les mesures les mieux à même de protéger la sécurité des receveurs lorsque les données scientifiques et épidémiologiques disponibles ne permettent pas d’écarter l’existence d’un risque ». Stop homophobie a déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
Et pour dénoncer cette différence de traitement dans le don du sang, l’Artiste Pître, peintre et plasticien, organise une exposition, intitulée « Homoglobine – mon sang n’est pas pédé », le vendredi 9 novembre 2018 au Centre LGBT de Paris.
« Le critère d’exclusion doit être celui des comportements à risque et non du sexe et de l’orientation sexuelle », s’indigne-t-il. « Et puis, cette condition de 12 mois d’abstinence exigée pour les homosexuels, sous couvert d’être une « population à risque », n’a aucun fondement juridique ni scientifique, si ce n’est véhiculer les sous-entendus et porter atteinte au respect de la vie privée. J’ai d’ailleurs choisi un moustique, considéré comme un nuisible noctambule, suceur insatiable, en toile de fond de mon expo pour illustrer cette hypocrisie d’accès au don du sang », poursuit l’artiste.
« J’ai lu aussi que certains avaient peur de « muter » en gay, des fois que… Mes créations sont humoristiques mais j’espère que les acteurs associatifs s’en emparent pour sensibiliser les médias, politiques et professionnels de la santé. »