Chargé par le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, d’établir un rapport sur l’homophobie et la transphobie en milieu scolaire, Michel Teychenné a remis son travail, proposant plusieurs pistes concrètes et recommandations concernant notamment la sensibilisation et la formation des personnels, l’éducation au respect de la diversité, l’association des élèves à la prévention des discriminations, le développement des partenariats et la nécessité d’être, pour l’éducation nationale, un employeur exemplaire.
« Après sa lecture, nous aurons une séance de travail sur ce sujet, puis le ministre rendra ces arbitrages avant la fin du mois de juin pour une mise en place des premières actions dès la rentrée 2013. Le rapport sera alors rendu public », a t-il indiqué.
« Il n’y a jamais eu de recherche universitaire faite sur ce sujet, rien en particulier sur le harcèlement. Nous sommes très en retard par rapport à d’autres pays. En revanche, j’ai fait la somme des recherches sur la question du suicide parmi les jeunes. Ensuite j’ai réuni des groupes de travail avec les associations concernées », explique Michel Teychenné, qui précise avoir ainsi auditionné près de 120 personnalités qualifiées issues d’organismes différents, enseignants, syndicats, parents d’élèves, planning familial, le tout dans un partenariat « fructueux avec les associations ».
« J’ai développé aussi un grand volet sur la prévention du suicide chez les jeunes » observe l’auteur, soulignant que le suicide chez les homosexuels est quatre fois plus élevé chez les jeunes filles, et dix fois plus chez les garçons.
« Ces jeunes ont beaucoup de difficulté à faire accepter leur différence, et ne trouvent rien pour les aider, tant chez beaucoup de parents, qu’au sein des institutions. Il faut donc les aider à passer ce cap ! »
A l’issue d’un échange approfondi, le ministre a défini les orientations qu’il souhaite voir mises en œuvre et insisté sur le caractère inadmissible des insultes, du harcèlement, du dénigrement et parfois de la violence physique qui touchent les élèves comme les personnels LGBT : « l’homophobie, qui contredit le droit à l’éducation de tous, le droit à la protection contre toutes les formes de violence, qui conduit souvent à une détresse psychologique qui mène jusqu’au suicide, ne doit plus être banalisée », a-t-il ajouté.
L’éducation nationale prendra toute sa part au « programme d’actions contre les violences et discriminations commises en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre » défini par le Gouvernement.