Le « Prix des Droits de l’homme de la République française – Liberté – Égalité – Fraternité« , doté par le Premier ministre du Gouvernement français, et décerné chaque 10 décembre depuis 1988 par la Commission nationale consultative des Droits de l’homme (CNCDH), a été remis en présence de la ministre de la Justice Christiane Taubira à cinq organisations, qui reçoivent chacune 14.000 euros. L’édition 2015 entendait distinguer des actions dans les domaines de l’internet et de l’environnement.
« Si internet est le lieu de la revendication et de la mobilisation (…) cependant tout ne peut pas se dire », et le web ne doit pas servir à diffuser des « discours de haine », a déclaré Christine Lazergues, présidente de la CNCDH.
Elle a estimé que ce thème était « d’une brûlante actualité », un mois après les attentats de Paris. Internet joue un rôle important dans le recrutement de jihadistes ainsi que dans la diffusion de la propagande de l’organisation Etat islamique.
Le Prix va ainsi à une organisation pakistanaise, OCD, qui forme des utilisateurs d’internet, jeunes et femmes surtout, aux « dangers et risques de la surveillance de masse »; à une association de République démocratique du Congo qui lutte contre l’homophobie sur internet (ALCIS); à une organisation mexicaine qui sensibilise les jeunes au risque de recrutement par des réseaux de prostitution forcée sur le web (ANTHUS); à une association du Congo Brazzaville (OCDH) qui surveille les impacts des projets des entreprises sur les populations locales; et enfin à une organisation colombienne (ENDA) qui défend les recycleurs et recycleuses populaires de Bogota.
Outre ces lauréats, la CNCDH a attribué des « mentions spéciales » à cinq autres associations, dont l’une (GRANI) milite pour la liberté d’expression en Russie.
Mme Taubira a salué « des vigies, des sentinelles » qui « donnent vie » aux droits de l’homme.
Rappelant que la France sortait « le coeur lourd » d’une année marquée par les attentats terroristes, la garde des Sceaux a évoqué également le premier tour des élections régionales, dominé par le FN, ainsi que les débats sur l’état d’urgence et les libertés.
« Si on ne trouve pas la bonne mesure entre les nécessités de la sécurité et la protection des libertés, cela peut avoir des conséquences extrêmement lourdes », a-t-elle dit, parlant d’une « responsabilité incommensurable ».
avec l’AFP