Les JO d’hiver à Sotchi en Russie l’année prochaine s’annoncent délicats et houleux. Les organisateurs russes enchaînent les polémiques et provoquent l’indignation générale.
Retard dans les constructions des équipements sportifs, dépassement du budget (France24 le rappelle, il s’agit du plus cher de l’histoire avec 36 milliards d’euros), désastres écologiques. A tout cela s’ajoute désormais le courroux de la communauté homosexuelle. Et à juste titre.
Les athlètes et les supporters homosexuels ont en effet eu la surprise de découvrir qu’ils risquaient d’être arrêtés lors des JO, du 7 au 24 février 2014. La raison? Les propos de Vitali Milonov, un député russe, qui a affirmé que la loi anti-gay sera également valable pour les étrangers présents lors de l’événement sportif international.
Cette « loi anti-gay », adoptée le 21 juin, interdit « la propagande auprès des mineurs des relations sexuelles non traditionnelles ».
Pour le parlementaire, la loi ne peut être appliquée de manière sélective ni être suspendue. Mais cette déclaration, qui sonne comme une menace pour les homosexuels qui s’y rendront, est en contradiction avec les assurances données par le gouvernement russe au Comité international olympique (CIO) concernant la sécurité des athlètes et des supporters.
Vitali Milonov poursuit, dans l’interview accordée à l’agence de presse russe Interfax:
« Je n’ai pas entendu de commentaires de la part de l’administration de la Fédération russe, mais je sais qu’elle agit en conformité avec la loi russe. Et si la loi a été approuvée par la législature et signée par le président, la Fédération n’a aucun droit de la suspendre, elle n’en a pas l’autorité. »
Il affirme également en avoir parlé avec de nombreux politiciens américains qui auraient soutenu sa position.
Appel au boycott des JO de Sotchi?
Les propos de Vitali Milonov ont provoqué la colère de la communauté LGBT, déjà outrée lors de la promulgation de la loi. Des appels au boycott ont été lancés afin de faire bouger les choses en Russie.
Le blogueur Dan Savage a appelé à boycotter la vodka russe, ce qu’ont suivi plusieurs bars anglais et canadiens.
Comme le souligne Dan Savage, cette initiative est beaucoup plus significative que le boycott des Jeux olympiques eux-mêmes, que personne ne suivrait. Des athlètes homosexuels, bien que choqués et indignés, ont en effet déclarés être contre le boycott des Jeux, qui compromettrait leur carrière.
Le patineur de vitesse néo-zélandais Blake Skjellerup, quart de finaliste des JO de Vancouver en 2010, a ainsi annoncé qu’il participerait à l’événement, tout en envisageant de porter un badge arc-en-ciel lors des compétitions.
Le HuffPost