Les dénonciations d’agressions physiques envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans), enregistrées au sein de STOP homophobie, ont bondi de 50% en 2018. Le sondage de la fondation Jasmin Roy-Sophie Desmarais et Ifop, publiait à l’occasion de l’IDAHOT, ce 17 mai, le confirme également. D’ailleurs, plus d’un répondant sur deux (55%) ont déclaré en avoir fait l’objet, « quelle qu’elle soit, au cours de sa vie ».
D’un côté, des chiffres et une violence alarmante, de l’autre des secteurs qui se mobilisent et une parole des victimes qui se libère petit à petit.
C Politique a enquêté et suivi des personnes que nous accompagnons, notamment Samir, la trentaine, frappé, harcelé et insulté par sa famille, « depuis qu’il leur a dit qu’il était gay. Dans notre milieu on préfère avoir un enfant qui vend de la drogue plutôt qu’il soit homosexuel. »
Le jeune homme a accepté de témoigner. Aucune de ses démarches n’avançait. Il a déposé une vingtaine de plaintes, en un an et demi, avant de contacter la ligne d’écoute de STOP homophobie.
Nous avons mandaté deux avocats, dont Me Tewfik Bouzenoune (pénaliste), qui a relancé les procédures. Nous œuvrons aussi à son relogement, Samir étant menacé de mort. Mais s’il a eu le courage d’en parler, dénoncer les faits, beaucoup de personnes agressées n’osent même pas se confier.