Amende requise contre Christian Vanneste, l’ex-député du Nord (ex-UMP) jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour complicité de provocation à la haine envers les homosexuels pour des propos tenus dans une vidéo diffusée en 2012.
Le montant de l’amende n’a pas été précisé mais elle devra être, selon le procureur, en rapport avec les revenus du prévenu. Le jugement a été mis en délibéré au 3 avril. Dans son réquisitoire, il a estimé que les propos de Christian Vanneste, absent à l’audience, tendaient à « susciter un sentiment d’hostilité et de rejet » à l’égard des homosexuels, les présentant comme « manipulant l’opinion », « menant une existence contraire aux intérêts de la société », « vivant dans le luxe » et « une réussite sociale assurée aux dépens des autres ».
Dans cette vidéo diffusée sur Internet le 10 février 2012, Christian Vanneste avait entre autres déclaré que « l’un des fondements principaux de l’homosexualité (…) c’est le narcissisme », et qu’il y a « de plus en plus » d’homosexuels en politique. « Il y en a de plus en plus à droite, d’ailleurs je remarque qu’ils se font la courte échelle. C’est bien, mais je ne pense pas que ce soit en ayant une vie différente de celle de la plupart des gens que l’on peut les diriger », poursuivait-il. « Vous en avez beaucoup dans le domaine de la culture (…), des médias, (…) par là même il y a un renversement (…) de la proportion, du poids de l’homosexualité dans la société », avait-il ajouté.
« La fameuse légende de la déportation des homosexuels »
Son avocat, Me Frédéric Pichon, a rappelé que ces propos avaient été tenus dans un « contexte de lutte d’influences » au sein de l’UMP sur le mariage homosexuel, alors que Nicolas Sarkozy ne s’était pas encore prononcé sur la question. Dans cette procédure faisant suite au signalement d’un étudiant, il n’y a aucune partie civile, aucune association, a-t-il poursuivi, et dans la bouche de Christian Vanneste, « ce sont bien les médias qui se livrent à une déformation consommée des faits », et non les homosexuels, a-t-il assuré. Selon lui, son client s’exprimait dans un « débat d’intérêt général » et livrait simplement un « jugement de valeur », qui ne représente selon lui pas une infraction pénale.
Mais c’est en raison d’autres propos, évoquant « la fameuse légende de la déportation des homosexuels », que cette vidéo avait fait un tollé, à gauche comme à droite. Pour des raisons juridiques, ces propos ne font pas l’objet de poursuites, selon une source judiciaire. Christian Vanneste avait été exclu de l’UMP et avait perdu son investiture aux législatives de juin 2012. Il avait été éliminé dès le premier tour de ce scrutin. Déjà en 2005, Christian Vanneste avait déclaré que « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité », lui valant une condamnation en première instance et en appel, mais l’arrêt de la cour d’appel avait finalement été annulé par la Cour de cassation à la fin 2008.
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