La direction de Science-Po Bordeaux a déposé deux plaintes suite à l’alimentation d’une page Facebook associant l’institut à des contenus sexistes, injurieux et homophobes qui, selon elle, a porté atteinte « à l’honneur, l’image et la réputation de l’école ».
Une première plainte contre X vise le créateur de la page « Osez le masculinisme », fermée depuis, qui contenait « des propos ouvertement sexistes, homophobes et injurieux ».
La plainte ouvrira la voie à une enquête pénale, la seule permettant de « connaître l’origine précise », de la page, explique un communiqué de la direction.
Par ailleurs, dix élèves seront traduits le 25 février devant le conseil de discipline en raison de leur implication dans l’alimentation de la page.
Une seconde plainte en diffamation contre X a également été déposée contre un ‘collectif féministe bordelais contre les violences sexistes dans l’enseignement supérieur’ qui, selon la direction, a porté à la connaissance de journalistes l’existence de la page et dénoncé l’inaction de la direction.
Dans des communiqués « publiés après la fermeture de la page incriminée », le collectif accuse la direction « d’avoir minimisé la portée des propos tenus » et lui reproche sa « prétendue passivité voire sa complicité », indique l’IEP, qui juge ces accusations diffamatoires.
Des membres du collectif contactés par l’AFP et souhaitant garder l’anonymat, ont expliqué que celui-ci était composé d’une vingtaine d’étudiants et d’enseignants de Sciences-Po Bordeaux et d’autres université bordelaises. Ils ont assuré qu’ils n’avaient pas cherché à diffamer l’IEP et assuré que plusieurs enseignants avaient demandé des sanctions visant les auteurs de la page, demande restée sans réponse publique dans un premier temps.
C’est ensuite que l’existence de la page a été portée à la connaissance de journalistes.
Le collectif a lancé le 14 février une pétition de soutien signée sur internet par plus de 350 personnes. La pétition assure que 95% des professeurs d’université à l’IEP sont des hommes. Elle exige la mise en place d’un ou d’une « chargé de mission pour l’égalité hommes femmes » et la tenue d’un débat concernant « les rapports de domination dans l’enseignement supérieur ».
La direction assure elle que l’institut bordelais « compte plus de 60% de femmes parmi ses quelque 1.900 étudiants » et que si une « guerre des sexes » secouait l’établissement « elle se donnerait à voir avec une autre ampleur qu’au travers de trois communiqués anonymes ».
Elle souligne que si 93% des professeurs d’université sont des hommes, ceux-ci ne représentent que 45% des agrégés et 58% des maîtres de conférence, un déséquilibre non spécifique à l’établissement.