Expatriée sur le territoire hongkongais depuis 2011, après avoir conclu en Grande-Bretagne un partenariat civil avec sa compagne qui devait y occuper un nouvel emploi, « QT » n’a obtenu qu’un visa touristique, Hong Kong ne reconnaissant pas les mariages de même sexe.
Déboutée de sa demande en première instance, en mars 2016, elle avait finalement obtenu gain de cause, en septembre 2017, auprès de la cour d’appel, qui a estimé que « les services de l’immigration n’avaient pas à vérifier si le couple est composé d’un homme et d’une femme, mais seulement s’assurer que le bénéficiaire du visa de dépendant est légalement marié ». Le gouvernement a contesté. Mais la plus haute juridiction hongkongaise a confirmé la décision, accordant à la jeune femme, ce mercredi 4 juillet 2018, le droit de vivre et de travailler dans la mégapole.
Les visas accordés aux gens qui viennent travailler à Hong Kong le sont car « il ou elle a le talent ou les compétences jugées nécessaires ou désirables. Cette personne peut être hétérosexuelle ou gay », a fait valoir la Cour d’appel final. « La capacité à faire venir les dépendants est un facteur important pour les personnes qui sont en train de décider d’aller ou non à Hong Kong », a poursuivi la Cour, jugeant qu’il était « contreproductif » de limiter ce droit aux hétérosexuels.
Les deux femmes étaient soutenues par une douzaine d’institutions financières internationales dont Morgan Stanley, Goldman Sachs et Credit Suisse, arguant qu’une politique de recrutement « diversifiée » était vitale pour attirer les meilleurs talents.
La défense de QT avait expliqué qu’elle ne demandait pas aux services de l’immigration de reconnaître le mariage égalitaire mais de lui octroyer « tout simplement le droit de vivre avec sa conjointe ». Le jugement devrait faire date.
Selon une étude publiée mardi par le centre de droit public de l’Université de Hong Kong, rapporte par l’AFP, « 50,4% des Hongkongais se disaient favorables en 2017 au mariage entre personnes du même sexe contre 38% en 2013 ».
Hong Kong a dépénalisé l’homosexualité en 1991 et sera en 2022, la première ville asiatique à accueillir les Gay Games. L’évènement devrait attirer 15’000 participants et susciter 1 milliard de dollars hongkongais (110,24 millions d’euros) de retombées économiques. « Et les compétiteurs viendront de nombreux pays, y compris ceux où l’homosexualité reste toujours illégale ».