Huit ans après leur rencontre, Martina Navrá­ti­lová a dit OUI à Julia Lemi­gova

« Quand on gran­dit en tant que lesbienne, on n’en­vi­sage pas pouvoir se marier un jour. Mais il y a une dizaine d’an­nées, j’ai commencé à croire que ce serait enfin possible de mon vivant. Et les lois ont permis cela. C’est grâce à ceux qui les ont votées que nous voilà aujourd’­hui, heureuses et unies pour toujours », a confié Martina Navrá­ti­lová, 58 ans, en présen­tant son épouse de 42 ans à un jour­na­liste de la BBC.

apres-l-echange-de-voeux-dans-la-plus-pure-tradition-le-baiser-157772Huit ans après leur rencontre, l’ex-cham­pionne de tennis, qui a remporté neuf fois Wimble­don, vient donc de passer une bague signée Tiffany au doigt de son amou­reuse, l’ex-reine de beauté – arri­vée dauphine de Miss URSS, en 1991 – Julia Lemi­gova.

Les deux tour­te­relles auraient voulu s’unir en Floride, où elles résident une partie de l’an­née, mais cet Etat ne recon­nais­sant pas le mariage gay, c’est donc à New York qu’elles ont embau­ché un orga­ni­sa­teur de mariage pour mettre en scène, une céré­mo­nie des plus intimes. Après un repas « sain » (une consigne de Martina) dans la salle de restau­rant du Penin­sula, un hôtel cinq étoiles, les mariées– entou­rées de demoi­selles d’hon­neur, dont leurs fidèles amies, Brooke Shields (qui fut mariée au tennis­man Andre Agassi) et Chris Evert, autre légende des courts – ont ensuite pris un avion privé pour rejoindre leurs pénates.

De son propre aveu, Martina, deve­nue une femme d’af­faires avisée à la tête d’une fortune esti­mée à 140 millions d’eu­ros, a un emploi du temps telle­ment serré qu’elle n’en­vi­sage pas de partir en voyage de noces avant février. Quant à Julia, elle doit s’or­ga­ni­ser avec ses deux filles, Victo­ria et Emma, issues d’un précé­dent mariage, hété­ro­sexuel celui-là.

Huit-ans-après-leur-rencontre,-Martina-Navrá­ti­lová-a-dit-OUI-à-Julia-Lemi­govaOn se souvient d’elle, parce qu’elle avait été impliquée dans une affaire parti­cu­liè­re­ment triste. Maman d’un enfant né de ses amours illé­gi­times avec le banquier Edouard Stern, Julia Lemi­gova avait vu Maxi­mi­lien, son fils de cinq mois, mourir à cause de la maltrai­tance d’une nounou dispa­rue depuis dans la nature. Sa rencontre avec Martina, en 2006, lui a permis d’ef­fa­cer ce trau­ma­tisme.

Pour elle, l’ex-tennis­wo­man a délaissé  son amou­reuse depuis huit ans, Tony Layton, du jour au lende­main, lui lais­sant une pres­ta­tion compen­sa­toire de 2,4 millions d’eu­ros sur déci­sion de justice. Ensemble, Julia et Martina s’épaulent. La première en accom­pa­gnant, en 2010, son amie dans son combat contre un cancer du sein, la seconde en endos­sant un rôle de mère de cœur pour les filles de sa compagne.

Pour les deux femmes, le mariage est autant une affaire de senti­ment qu’un acte mili­tant. Quand, lors du dernier US Open de tennis, la reine Navrá­ti­lová a demandé en mariage Julia, diamant de trois carats à l’ap­pui, devant les camé­ras du monde entier, elle a dû se défendre d’être exhi­bi­tion­niste : « En faisant ma décla­ra­tion publique­ment, expliquait-elle, je voulais montrer que des familles comme les nôtres pouvaient se marier léga­le­ment. » Dont acte. Et vive les mariées !

Par Séverine Servat
gala.fr