Huit mois de prison « dont deux ferme » pour l’un des cyberharceleurs de la chanteuse Hoshi

« Tu mérites pas de vivre », « on va te saigner grosse truie », « sale gouine, goudou »… Depuis un baiser échangé avec l’une de ses danseuses sur la scène des Victoires de la Musique en février 2020, la chanteuse Hoshi, 26 ans, est victime d’une campagne de harcèlement lesbophobe, avec menaces de mort et de viols. Elle l’avait rappelé en janvier dernier, déplorant que parmi les milliers de messages reçus, un seul auteur, Maël H., ait été poursuivi. Plusieurs ont été identifiés, mais seul Maël était majeur au moment des faits.

Le tribunal correctionnel de Paris l’a condamné, ce vendredi 2 juin, à huit mois de prison, six avec sursis probatoire et deux ferme, avec obligation de soins, de travail, l’interdiction d’entrer en contact avec l’artiste, à qui il devra également verser 5 000 euros pour le préjudice moral.

C’était l’un des meneurs. Il a inondé la jeune femme d’injures et menaces, réitérant à chaque fois avec de nouveaux comptes. Il a également incité d’autres internautes à le faire, depuis le forum de jeuxvideo.com.

Il a d’abord nié devant les enquêteurs, après son interpellation en 2022, puis expliqué qu’il « ne pensait pas à mal », et voulait « se défouler », sans imaginer qu’on puisse le retrouver. Il a aussi estimé que de dire à quelqu’un qu’on allait le « saigner », n’était pas « menaçant », ni d’ailleurs diffamatoire ou injurieux de qualifier Hoshi de « goudou », puisqu’elle est lesbienne, « c’est un constat ». Et puis, « elle est toujours en vie ». Les menaces de mort n’étaient donc que des « paroles en l’air », tout au plus « des messages peu cordiaux » : « Les propos ne sont pas de la violence tant que ce sont des mots ».

Il était absent à l’audience, mais aura « d’autres occasions de s’expliquer avec la justice », a insisté le président du tribunal. Et sa peine ne sera pas suspendue mais en cas d’appel.