Huit mois de prison pour l’agression d’un jeune gay à Saint-Tite : le caractère homophobe n’a pas été retenu

La sentence est tombée : Jérémie Roy devra purger une peine de huit mois de prison, assortie d’une probation de deux ans, pour avoir agressé Mathieu Grégoire au Festival western de Saint-Tite (Québec) et pour des bris d’engagements.

L’accusé de 20 ans a présenté ses excuses dans une longue lettre adressée à la victime, lui rappelant « qu’il avait bien sa place dans le monde », avant de plaider coupable au chef de voies de fait causant des lésions. L’accusation de voies de fait armé a été abandonnée. Jérémie Roy a admis avoir frappé la victime à deux ou trois reprises, mais uniquement avec ses poings. Il n’a jamais utilisé de bouteille de bière. Il s’agissait d’ailleurs, a t-il assuré, de « légitime défense » car « c’est Mathieu qui l’aurait d’abord saisi à la gorge ». Prenant peur, il a réagi impulsivement.

Le jeune homme a pourtant des antécédents judiciaires en matière de violence. Et, si le juge, Guy Lambert, n’a pas retenu la « thèse » de l’homophobie, Jérémie Roy devra suivre une thérapie pour soigner son agressivité, dans le cadre de sa probation après les huit mois de prison.

« Tout ce qui s’est passé n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle de la victime », a argué l’avocat de la défense, Me Alain Blanchard : « C’est une mésentente, à partir d’une banalité au départ. Ça a dégénéré ! »

À la sortie du tribunal, Mathieu Grégoire, qui a témoigné évoquant son insécurité, ses insomnies, le stress, ses difficultés au travail également, s’est dit satisfait de la décision du tribunal, mais déstabilisé par les excuses de son agresseur : « Ses propos me sont entrés dedans. La preuve qu’il n’y a pas juste du méchant dans tout le monde », mais il maintient « l’agression était motivée par son orientation sexuelle », même s’il n’y a pas de preuve tangible ou de préméditation. Il soutient également n’avoir jamais pris Jérémie Roy à la gorge.

Rappelons que la procureure de la Couronne, Me Laura-Élizabeth Trempe, réclamait 12 mois de prison alors que l’avocat de la défense, Me Alain Blanchard, demandait quatre à six mois.