Né en 1928, à La Trinité sur Mer en Bretagne, au sein d’une famille populaire de marin-pêcheurs, Jean-Marie Le Pen est un ancien député français aux idées négationnistes (1956 et 1986) et est un ancien député européen de droite radicale (1984-2019), âgé aujourd’hui de 95 ans.
A travers ses idées et son parcours personnel, il y a matière à s’interroger quant aux rapports parfois très ambivalents qu’il a pu entretenir vis à vis des personnes LGBT+.
On peut déjà relever que Jean-Marie Le Pen doit sa fortune – il est multimillionnaire – et la jouissance d’un château à Saint-Cloud, sis au domaine du Montretout, à un homosexuel monarchiste, Hubert Lambert, hériter des cimenteries éponymes et militant d’extrême droite qui lui légua une grande partie de sa fortune (30 millions de franc) à sa mort, en 1976, en raison de leur amitié politique.
Quelques années plus tard, Jean-Marie Le Pen déclarera pourtant en 1984 que « l’homosexualité n’est pas un délit mais (…) constitue une anomalie biologique et sociale » , deux ans après la dépénalisation de l’homosexualité.
Ultérieurement, à quelques reprises, il a tenu à démentir toute homophobie en assurant qu’il y avait depuis toujours des homosexuels au Front National, lors d’une entrevue accordée au magazine gay, Friendly, en 2018.
Toutefois, c’est à force de frasques et de déclarations chocs où il brocarde les homosexuels, qu’il finira par être condamné pour injure et incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle pour la toute première fois en octobre 2019, après avoir établi un lien entre homosexualité et pédophilie quand il affirme que «la pédophilie a trouvé ses lettres de noblesse dans l’exaltation de l’homosexualité».
Cependant, il est paradoxal d’observer que Le Pen dont on sait qu’il est contre le mariage pour tous, doit à Lambert, toute ou partie de sa carrière, ainsi que la survie de la formation politique qu’il a fondée en 1972 et dont sa fille, Marine, a héritée.