Pour la première fois en France, les services hospitaliers ont autorisé un don d’organe entre deux homosexuels, en couple depuis sept ans.
En France, seuls les parents ou les personnes faisant la preuve d’un lien affectif « étroit et stable » avec un malade peuvent donner l’un de leurs reins. Pour la première fois dans l’Hexagone, les services hospitaliers ont autorisé le compagnon d’un malade à lui donner un de ses reins, jugeant que la relation entre les deux hommes, en couple depuis 7 ans et pacsé depuis quelques mois, était suffisamment « stable ».
Fabrice, 42 ans, souffre depuis son adolescence de la maladie de Berger, une maladie auto-immune rare qui a graduellement atrophié ses reins, explique le Parisien, qui révèle l’histoire dans son édition de mercredi 19 décembre.
Après plusieurs années de dialyse, il y a une vingtaine d’années, on lui greffe les reins d’un donneur décédé dans un accident sur la voie publique. Mais, au bout de 18 ans, ses premiers reins de substitution atteignent leurs limites « comme c’est souvent le cas pour des organes donnés post-mortem », rappelle le quotidien.
« Dans quelle aventure est-ce que je l’entraîne ? »
Fabrice doit trouver un nouveau donneur. Sa mère, sa sœur et sa cousine s’avérant ne pas être compatibles, son compagnon, Christian, qui l’est lui, se propose. Fabrice hésite. « D’un coup j’ai freiné, plein de questions m’ont assailli : ferais-je la même chose pour lui ? Lui qui est en pleine santé, dans quelle aventure est-ce que je l’entraîne ? », se souvient-il. Puis, saute le pas.
Après de nombreux examens médicaux, séances chez la psychologue et formalités administratives, la greffe est validée par les services hospitaliers. La transplantation, qui a eu lieu le 13 novembre 2012 à l’hôpital Necker, à Paris, s’est déroulée sans encombres. Depuis, Fabrice et Christian vont « très bien ».