Le Comité consultatif national d’éthique s’apprête à rendre son rapport de synthèse, après quatre mois de débats, pour aider le gouvernement à rédiger le projet de loi de bioéthique, dont fait partie la procréation médicalement assistée. Elle est actuellement réservée aux couples hétérosexuels infertiles ou susceptibles de transmettre une maladie grave à leur enfant. À titre personnel, Emmanuel Macron, s’est dit favorable à son ouverture aux couples de lesbiennes et femmes seules, évoquant autrement une « discrimination intolérable » ! L’occasion pour des parlementaires LREM de le rappeler, convaincus que cette réforme est effectivement synonyme de « progrès social et d’égalité ».
« Lors de ces débats sur nos territoires, nos concitoyennes et nos concitoyens ont pu s’exprimer et ainsi être entendus, permettant au CCNE d’avoir une pleine et entière appréhension et compréhension des attentes des Françaises et des Français sur un sujet qui relève de l’intimité de chacune et chacun. Après le temps du débat citoyen qui fonde notre action et sur lequel nous nous appuierons pleinement, viendra celui du débat parlementaire poursuivi dans un climat calme et serein, propice à l’écoute et au respect de toutes et tous. Nous, parlementaires, dès à présent, refusons que la PMA soit instrumentalisée comme l’a été la loi autorisant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe il y a cinq ans. Nous le refusons car il s’agit d’un engagement de campagne du président de la République et nous avons été élus pour faire en sorte qu’il soit tenu », écrivent les élus dans une tribune publiée par Libération.
La majorité des Français adhèrent à la mesure. Près six sur dix, selon un sondage Ifop publié en janvier dernier dans le quotidien La Croix.
Le fait que la PMA ne soit pas ouverte aux couples de femmes et aux femmes seules est une discrimination intolérable. #CausettePrésidente
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 16 février 2017
« L’extension à toutes de la PMA n’enlèvera aucun droit à personne. Il n’y a pas de modèle unique qui représenterait la famille. La société évolue, les familles sont de plus en plus diverses. Qu’ils soient couples mariés, pacsés, concubins, des parents unis ou séparés, des familles monoparentales, des familles recomposées, des familles homoparentales, toutes et tous ont des devoirs et droits égaux envers leurs enfants », insistent les signataires. « Il faut sortir de l’hypocrisie (…) et de l’égoïsme de celles et ceux qui s’opposent à l’extension de la PMA pour toutes en niant la frustration, la souffrance, la colère, l’injustice qu’une femme peut ressentir lorsque son corps ne l’autorise pas à devenir mère. »
Ils estiment ainsi de leur devoir « de permettre à chacune et chacun de vivre sa vie de parent comme il l’entend, mais surtout de reconnaître à égalité de droit et de dignité les différentes façons de le devenir… L’égalité des droits ne nuit pas à notre société, au contraire, elle l’élève. »
Parmi les élus, Laurence Vanceunebrock-Mialon (Allier), Raphaël Gérard (Charente-Maritime), Elise Fajeles (Paris) ou encore Claire Pitollat (Bouches-du-Rhône).