« Il n’y a pas de gène gay unique », aussi prévisible que ce qui existe pour la couleur des yeux, contrairement à cette idée née dans les années 1990. L’orientation sexuelle est plutôt définie par de multiples régions du génome et, comme tout caractère humain complexe, par d’insaisissables facteurs non génétiques.
C’est la conclusion d’une étude publiée ce jeudi 29 août dans la revue Science, et relayée par Le-Parisien. L’analyse menée par un groupe de chercheurs en Europe et aux Etats-Unis porte sur un demi-million de profils ADN.
« Il est de facto impossible de prédire l’orientation sexuelle d’une personne d’après son génome », insiste Ben Neale, membre du Broad Institute d’Harvard et du MIT, l’une des nombreuses institutions dont sont issus les auteurs. « Il y a bien une composante génétique », confirmant des études précédentes plus petites, notamment sur des jumeaux, « mais celle-ci dépend d’une myriade de gènes ».
« C’est un comportement complexe où la génétique joue un rôle, mais probablement de façon minoritaire. L’effet de l’environnement existe, mais on n’arrive pas à le mesurer exactement », ajoute Fah Sathirapongsasuti, scientifique de 23andme.com, un site de tests ADN qui a contribué à l’étude avec des profils génétiques de clients (volontaires).
Le gros de l’analyse a été fait sur des hommes et femmes de la banque britannique UK Biobank, en majorité d’origine européenne, qui avaient répondu à la question : avez-vous déjà eu une relation sexuelle avec une personne du même sexe ?
Au début de la génétique, en 1993, une étude sur 40 familles avait cru identifier un lieu unique, le gène Xq28, définissant l’orientation sexuelle. La nouvelle analyse réfute ce modèle simpliste.