Dans son arrêt du 2 novembre 2016, la Cour d’appel de Paris a confirmé le jugement de première instance prononcée contre Christine Boutin pour incitation à la haine en raison de ses propos homophobes.
Dans un entretien paru en avril 2014 sous le titre « Je suis une pécheresse », l’ex-présidente du Parti chrétien-démocrate et Ministre du Logement et de la Famille de Nicolas Sarkozy avait en effet déclaré dans la revue trimestrielle Charles, « l’homosexualité est une abomination », mais pas la personne. « Le péché n’est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné ».
Le Tribunal correctionnel de Paris avait alors condamné Christine Boutin à 5000 € d’amende, ainsi qu’à 4000 € de dommages-intérêts pour chacune des associations parties civiles (Inter-LGBT, Mousse et Le Refuge).
La Cour d’appel de Paris a confirmé la peine, y ajoutant 1000€ au titre des frais d’avocats. Et le fait qu’elle ait cité des termes bibliques (« Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination », Lévitique 18:22) n’écarte pas non plus sa responsabilité pénale.
« Il existe à l’égard des jeunes homosexuels – et en particulier des jeunes homosexuels chrétiens – une exigence importante de protection, qui justifie une restriction de la liberté d’expression dans une société démocratique », a déclaré Etienne Deshoulières, avocat de l’association Mousse. Il se félicite de cette décision de la Cour qui « permet d’affirmer clairement qu’il n’est pas possible de tenir des propos contraires à la loi sous couvert d’un discours religieux. »
Merci à l’artiste Noder pour son dessin d’illustration en solidarité.