La secrétaire d’État en charge de l’Égalité des chances souhaite promouvoir des principes et pratiques qui valorisent la diversité et l’inclusion dans les « homes » et maisons de repos bruxelloises, grâce à un label « friendly », rapporte le site dhnet.be. Un « réseau » existe déjà depuis 2008 aux Pays-Bas, où Bianca Debaets (CD&V) s’est rendue récemment.
« J’ai visité une maison de repos gay friendly à Amsterdam. Sur place, ils m’ont dit qu’il y avait beaucoup de scepticisme de la direction au début du projet, mais en fin de compte, les initiatives de ce type rencontrent un succès énorme et il y a déjà plus de 100 maisons de repos aux Pays-Bas appartenant à ce réseau », a déclaré la secrétaire d’État.
En réalité, « si vous interrogez des responsables de maisons de repos, ils vous diront tous que tout le monde est le bienvenu. Mais si vous leur demandez combien de pensionnaires homosexuels ils ont, ils risquent de vous dire qu’ils n’en ont pas », ajoute Bianca Debaets. « Et c’est justement ça le problème. Il est impossible qu’il y ait un grand nombre d’homosexuels en ville et puis qu’ils disparaissent subitement une fois qu’ils vieillissent. Il semble que beaucoup vivent cachés. Cela doit être très difficile à vivre. »
Pour mesurer l’ampleur du phénomène à Bruxelles, la VGC (la Commission communautaire flamande) a décidé de confier une mission d’un an à l’agence Diversito afin d’analyser la situation dans les maisons de repos, centres de services et centres de jours.
Concrètement, ce « label, sous la forme par exemple d’un petit logo visible à l’accueil, comme cela se fait aux Pays-Bas, sera créé pour des institutions qui se montrent ouvertes par rapport à la différence. Ainsi, certaines personnes se sentiraient mieux accueillies », insiste Bianca Debaets. « Il ne faut pas que les pensionnaires soient gênés d’afficher la photo de leur amoureux du même sexe dans leur chambre ou d’évoquer l’homosexualité d’un de ses enfants ou petits-enfants ». Une initiative à laquelle serait également favorable Céline Fremault (CDH), ministre bruxelloise de l’Aide aux personnes et que soutient François Massoz-Fouillien, porte-parole de la Rainbow house, soulignant « une problématique peu visible : la question du coming out dans les maisons de repos. »
« Il y a beaucoup de personnes qui dans leur vie étaient ouvertes avec leur sexualité mais qui retombent dans le placard une fois placé dans une maison de repos. Le mot label ne doit pas être connoté de façon commerciale, mais il faut l’interpréter comme une charge d’engagement. Le but n’est certainement pas de créer des maisons de repos uniquement pour la communauté LGBT, ni de placarder sur le front le fait que la personne est homosexuelle, mais on veut travailler de façon inclusive. Notre travail de sensibilisation doit faire en sorte que tout le monde se sente à l’aise dans ce genre de structure. »
stophomophobie.org
