Ils figuraient parmi les 141 interpellés lors d’un raid de police, le 22 mai dernier, dans un immeuble de la capitale qui abritait notamment une salle de gym et un spa. La plupart d’entre eux avaient été relâchés, mais dix ont été condamnés jeudi pour avoir prétendument enfreint la loi contre la pornographie.
Contraints à un test HIV et « reconnus coupables d’exhibition et d’exploitation sexuelle collective en public », rapporte l’AFP, qui a pu consulter le jugement, 4 des participants ont écopé de 2 ans d’emprisonnement et les autres, employés et gestionnaires de l’établissement, à 3 ans ferme. Sentence assortie pour chacun d’une amende d’un milliard de roupies, soit un peu moins de 63.000 euros. Deux d’entre-eux n’auront même pas comparu devant le tribunal, qui a pourtant prononcé des sanctions communes.
La sœur d’une des victimes, qui a préféré garder l’anonymat par crainte des représailles, a dénoncé des « peines trop lourdes », rappelant qu’il s’agissait d’abord de leur vie privée.
« Un abus de droit à l’égard de ces hommes », a également réagi Andreas Harsono d’Human Rights Watch (HRW) : « Ce n’est pas un crime, il n’ont fait de mal à personne ».
L’homosexualité est en effet légale en Indonésie, outre la province d’Aceh, la seule des 33 de cet archipel d’Asie du Sud-Est, qui applique la charia. Mais la LGBTphobie est contagieuse et la police a recours à des lois controversées contre la pornographie et la drogue pour réprimer la communauté.
La semaine dernière, la Cour constitutionnelle indonésienne a néanmoins débouté des pétitionnaires, membres d’une association islamique, qui espéraient la criminalisation des « relations sexuelles hors mariage ». Un recours qui aurait également affecté les couples homosexuels. Une « victoire inattendue ».