Le Parlement indonésien a approuvé, à la majorité des députés, mardi 6 décembre un nouveau code pénal rétrograde qui criminalise les relations sexuelles hors mariage, et donc le concubinage. « Un recul des libertés et un glissement vers le fondamentalisme » dans ce pays longtemps salué pour sa tolérance religieuse et où la laïcité est inscrite dans la Constitution.
Le texte, qui doit encore être signé par le président, entrera en vigueur dans trois ans. Il rend passibles d’un an de prison les relations sexuelles hors mariage, et de six mois de prison la cohabitation des couples non-mariés, selon un exemplaire de la loi consulté par l’AFP.
Pour le porte-parole du comité chargé d’élaborer le projet au ministère de la Justice, Albert Aries, cet amendement « protégera l’institution du mariage », assure-t-il, soulignant que les actes sexuels pré et extra-maritaux ne pourront être signalés que par le conjoint, les parents ou les enfants, ce qui limite de facto la portée du texte. Mais ses détracteurs le dénonce comme « instituant une atteinte à la liberté des mœurs ».
Il s’agissait initialement de réformer le code pénal hérité de l’époque coloniale néerlandaise. Et si les premières versions du projet prévoyaient également de rendre l’homosexualité illégale, disposition qui a disparu du texte final, ces nouvelles règles pourraient avoir un impact majeur sur la communauté LGBT+, le mariage entre personnes du même sexe n’étant pas autorisé en Indonésie.