>> Four people in Indonesia have been arrested on suspicion of having had gay sex, for which they could be punished with 100 lashes.
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Les victimes ont été arrêtées les 12 et 25 mars dernier, lors de raids de la police dans cette très conservatrice province d’Aceh, qui applique la loi islamique. Un homme et une femme trans d’abord, soupçonnés de comportements « homosexuels ». Les vigiles qui les ont dénoncés en ont la preuve. Ils ont retrouvé dans leur salon de coiffure des préservatifs et de l’argent. Deux étudiants également, accusés de « relations sexuelles ». Des miliciens sont entrés chez eux « pour les embarquer » avec un matelas et des préservatifs, là aussi : des arguments irréfutables ! Ils sont homosexuels et risquent 100 coups de canne.
En mai 2017, deux jeunes hommes, de 20 et 23 ans, reconnus coupables d’actes sexuels consentis, ont toutefois obtenu « la clémence » du conseil religieux local. C’était la première fois. Ils ont reçu chacun 83 coups au lieu des 100 prévus.
« Un acte de cruauté scandaleux », avait alors dénoncé Amnesty, appelant « les autorités de l’Aceh et de l’Indonésie à abroger la loi imposant ce châtiment, qui constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant et s’apparente à de la torture. »
« Ces descentes et détentions arbitraires soulignent la nature abusive et discriminatoire du Code pénal d’Aceh », a insisté dans un communiqué Graeme Reid, responsable du programme des droits LGBT+ de Human Rights Watch. « La vie privée de ces personnes a déjà été bafouée. Les autorités ne devraient pas aggraver encore la situation en les soumettant à des actes de torture. »
Les arrestations massives de personnes LGBT se sont multipliées en Indonésie ces dernières années. En janvier, la police d’Aceh a arrêté 12 femmes transgenres dans des salons d’esthétiques, prétendument « lieux de perdition ». Accusées de prostitution, elles ont été violentées par les habitants et les policiers, et contraintes à des exercices humiliants ou même rasées. En mai 2017, 141 hommes ont été arrêtés dans un sauna gay de la capitale, Jakarta. Au mois d’octobre, 58 autres suivaient, dont plusieurs étrangers. 10 ont été condamnés à deux ans de prison sur la base d’une loi « anti pornographie ».
Outre la province d’Aceh, qui bénéficie d’un statut d’autonomie, l’homosexualité n’est pas illégale en Indonésie. Mais le règne de la charia se durcissant, le Parlement indonésien s’est lancé depuis quelques mois dans une révision de la législation pour bannir tout rapport sexuel consentant hors mariage et par conséquent criminaliser les personnes homosexuelles. Une initiative soutenue par la plupart des partis politiques.