Inquiétude de la communauté LGBT en Russie après l’assassinat d’un journaliste homosexuel

Un petit groupe de manifestants a protesté vendredi à Saint-Pétersbourg contre « le silence » des autorités russes face aux violences envers les homosexuels, deux semaines après le meurtre d’un journaliste dénoncé comme un crime homophobe par des militants.

Le corps du critique de théâtre Dmitri Tsilikine, 54 ans, a en effet été retrouvé lardé de coups de couteau le 1er avril dernier dans son appartement. Le tueur présumé, Sergueï Kozyrev, qui a également volé le portefeuille et l’ordinateur du journaliste, a été interpellé dix jours plus tard par la police. Les enquêteurs ont affirmé que le meurtre avait été commis « après une dispute et probablement sans mobile pécuniaire ». Dmitri Tsilikine aurait rencontré son agresseur sur internet et l’avait invité chez lui pour faire connaissance.

Des militants de la cause et la presse locale insistent toutefois sur le caractère homophobe de cette homicide, se basant sur des messages à caractère néo-nazi postés par le coupable sur les réseaux sociaux.

Depuis l’adoption en 2013 de la loi punissant d’amende et de peines de prison toute « propagande » homosexuelle devant les mineurs, la situation s’est encore tendue pour la communauté.

« L’assassinat de Dmitri n’est que la partie émergée de l’iceberg. Il y a un climat homophobe dans le pays. Il faut en parler », a affirmé à l’AFP Alexeï Sergueïev, militant pour la défense des droits LGBT.