« Daesh, c’est le moment ou jamais », « I have a dream, des centaines de lodens et de trench-coats homophobes malmenés le 16 octobre par un gros camion blanc »…
Depuis l’annonce de son grand retour, la Manif pour tous serait victime « d’insultes, menaces, appels au meurtre et aux actes terroristes », sur les réseaux sociaux notamment et certains manifestants auraient également subi des attaques d’agresseurs.
« Des distributeurs de tracts bousculés, insultés et frappés. Dimanche c’est un père de famille qui a été passé à tabac sous les yeux de ses enfants par une dizaine de militants d’extrême gauche, « cagoulés » » et qui « soutiennent les revendications LGBT » explique sur Valeurs-Actuelles Albéric Dumont, coordinateur général de la Manif Pour Tous, dont le siège aurait en outre subi des dégradations.
Le collectif a donc décidé d’agir en justice et prévient dans la foulée tous ceux qui l’accuseront d’homophobie, qu’il s’agisse de personnalités ou d’inconnus retranchés derrière des pseudos sur les réseaux sociaux. « L’anonymat ou le pseudonymat ne sont pas des garants d’impunité » ajoute Me de Beauregard, avocat du mouvement, qui ne peut pas non plus « imaginer que le Parquet laisse en appeler à Daesh en toute impunité. »
Ludovine de La Rochère dénonce pour sa part des « attaques violentes et virulentes » qui n’ont pour seul objectif que d’éviter « le débat de fond. »
Si l’on ne peut que déplorer ces violences, dont nous sommes par ailleurs les victimes, plus qu’aucune autre communauté en tant que personne LGBT, il est difficile d’essuyer les accusations d’homophobie en menaçant tout le monde de poursuites.
Comme le déplorait tout récemment sur le plateau de BFMTV Me Caroline Mécary, avocate au barreau de Paris et spécialiste du droit de la famille : « lutter contre l’égalité et les droits d’une certaine catégorie de citoyens, ce n’est rien d’autre que de l’homophobie ! »
Et la manifestation de ce 16 octobre, bien malgré le formatage des slogans et précautions, regorge d’échanges et déclarations suintant depuis les rangs des militants, que bon nombre de médias n’ont pas manqué de relever :
« Non, mais, les sodomites, c’est rigolo mais ça va 2 minutes. Faut quand même pas dépasser les bornes », « Vous demanderiez à des chiens ou des chats, ils vous répondraient qu’un mariage c’est un mâle et une femelle », « On a toujours vu un homme et une femme : c’est la nature. L’inverse… Je ne peux pas imaginer deux garçons… », « C’est terrible mais deux taureaux ensemble ça fait pas un veau », « Je suis surtout contre le mariage homo, c’est une honte. C’est même pas drôle. Moi j’en connais, ils sont malheureux, maigres comme tout. Ils ont la syphilis ou j’en sais rien… M’enfin, ils sont malades ces gens-là, de la tête et de partout ! ».
Pour terminer la « démonstration », cette autre histoire selon laquelle « une gamine de 11 ans se serait fait pipi dessus à l’école », parce qu’elle avait « un problème psychologique : deux mamans et pas de papa ! » (Voir les extraits à partir de 2mn18 dans la vidéo ci-dessous).
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Rappelons aussi que Jean-Pier Delaume-Myard, porte-parole de LMPT (et auteur de « Homo contre le Mariage gay »), a lui-même appelé, pour mémoire, lors de l’université d’été du mouvement en septembre 2015, à combattre « le lobby gay » qu’il a assimilé aux djihadistes de l’EI, à un « Daesh de la pensée unique », tandis que le public applaudissait « à tout rompre ». Concédant ensuite des « propos maladroit » et un « dérapage malheureux », il n’a pas été sanctionné, Ludovine de La Rochère ayant « compris le raisonnement », quoi que condamné l’expression.
Ce dimanche, lorsqu’ils défilaient dans l’ouest de la capitale pour réclamer l’abrogation de la loi Taubira, couples LGBT et hétérosexuels, solidaires, se réunissaient place de la République pour répondre à l’intolérance « en se faisant des bisous ». Et vous pouvez signer les pétitions en cours, appelant à la dissolution du mouvement.
Valentine Monceau
Stophomophobie.com