L’UMP doit-elle s’engager à abroger la loi sur le mariage pour tous si elle revient au pouvoir?
Guillaume PELTIER. – En tant que vice-président de l’UMP, je demande de manière très forte que notre formation prenne un engagement: si nous revenons au pouvoir en 2017, nous abrogerons la loi sur le mariage pour tous. Mais aussi les 35 heures, la fin injuste des jours de carence des fonctionnaires ou encore les lois laxistes de MmeTaubira sur la justice. Les Français ne croient plus aux promesses, ils veulent des preuves. Et la preuve d’une droite courageuse et renouvelée, c’est l’engagement solennel que nous abrogerons les lois néfastes votées par la gauche.
Une abrogation du mariage pour tous est loin de faire l’unanimité à l’UMP…
Les sceptiques n’ont qu’à multiplier les déplacements sur le terrain ou les meetings avec les adhérents de l’UMP et avec le peuple de droite pour comprendre qu’il s’agit là d’une attente profonde. Depuis trop longtemps, la droite est frileuse quand il s’agit de supprimer les lois négatives des socialistes. Cela nous a été reproché dans les années 2000 avec les 35 heures. Il ne faut pas que, demain, on nous le reproche avec la loi sur le mariage homosexuel. La gauche, elle, n’a pas d’états d’âme à détricoter les réformes courageuses que Nicolas Sarkozy avait portées.
L’idée d’une abrogation ne pose-t-elle pas de nombreux problèmes juridiques?
Si la loi est votée, il n’y aura pas de rétroactivité, bien entendu. Nous n’allons pas supprimer les mariages et les adoptions qui auront été contractés. Mais, à partir de 2017, si nous revenons au pouvoir, il ne pourra plus y avoir de mariage entre personnes de même sexe ou d’adoption par des couples homosexuels.
La droite espagnole avait pris cet engagement et ne l’a pas tenu…
Ce n’est pas un problème spécifique à la France: quand elle arrive au pouvoir, la droite s’abandonne. Si nous ne donnons pas d’espoir aux millions de Français qui sont, à juste titre, opposés à cette loi, nous prenons le risque d’une radicalisation du mouvement. On ne peut pas à l’infini être audacieux quand nous sommes dans l’opposition, et être frileux une fois arrivés au pouvoir. La droite forte, c’est la droite courageuse.
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