Le Parlement irakien a amendé, samedi 27 avril, une législation « antiprostitution » de 1988 pour renforcer la criminalisation des personnes homosexuelles, transgenres et de leurs partisans. Le vote avait été retardé de deux semaines afin de ne pas perturber une visite à Washington du Premier ministre, Mohammed Chia Al-Soudani.
Les nouvelles dispositions stipulent des peines de dix à quinze ans de prison pour les relations homosexuelles, tandis que la version initiale du texte envisageait la peine de mort.
Toute forme de promotion sera également punie par sept ans d’emprisonnement et les organisations de défense des droits LGBT+ sont désormais interdites.
Les personnes souhaitant transitionner, ou médecin y participant, encourent une peine d’un à trois ans d’emprisonnement. Une sanction similaire est prévue pour tout homme dont le comportement est jugé « efféminé ».
Jusqu’à présent, le pays se basait sur le code pénal de 1969 pour réprimer les personnes LGBT+, via un article sanctionnant la sodomie par des peines allant jusqu’à la réclusion à perpétuité ou plusieurs années d’emprisonnement.
Le député Raëd Al-Maliki, à l’initiative des amendements, rejette toute ingérence étrangère, soulignant qu’il s’agit d’une question interne. Il déplore ce qu’il qualifie de « promotion délibérée » de cultures étrangères contraires aux valeurs de la société irakienne, qui rejette l’homosexualité. Et il « s’inquiète pour l’avenir », affirmant que sa loi « vise à prévenir pour protéger ».