Alireza Fazeli Monfared, jeune iranien de 20 ans, aurait été victime d’un « crime d’honneur homophobe », tué, ce mardi 4 mai, par son demi-frère et deux de ses cousins, après son exemption du service militaire obligatoire de deux ans, en raison de son orientation sexuelle. Inéligibilité notamment stipulée dans une lettre à sa famille et sur sa carte nationale pour « dépravations morales et sexuelles telles que le transsexualisme ».
Le jeune homme se savait en danger et prévoyait de fuir en Turquie, puis vers l’Europe, où il espérait obtenir l’asile avec son compagnon. Mais, selon le témoignage de ce dernier, Alireza a été piégé par les trois hommes qui, prétextant d’aller voir son père, l’ont entrainé hors de la ville, « dans un endroit désert », le village de Borumi, pour l’assassiner. Ils ont ensuite appeler sa mère pour lui indiquer où retrouver le corps décapité. Elle a été « hospitalisée sous le choc ». Les trois suspects ont été arrêtés.
Communauté LGBT+ « brutalisée et abusée au quotidien par le régime et la bigoterie de certaines familles »
Loin d’être isolé, « ce meurtre est une nouvelle preuve des risques encourus par les homosexuels iraniens avec ce processus d’exemption de l’armée », a réagi l’organisation iranienne de défense des droits humains 6Rang (six couleurs), qui soutient le compagnon d’Alireza et dénonce également un « ciblage à des fins de partialité ». L’inscription de l’orientation sexuelle sur les cartes de dispense permet aux institutions gouvernementales comme privées « d’identifier et en un seul coup d’œil les hommes homosexuels, d’où la nécessité d’une réforme de la législation militaire que nous solicitons depuis des années, mais en vain. ».
Rest in peace Alireza Fazeli Monfared. This 20-year-old beautiful soul from Iran was brutally killed by his brother & cousins for being gay as part of an honour killing.
Iran’s LGBTQ community is brutalised both by the regime & by bigotry in certain families#علیرضا_فاضلی_منفرد pic.twitter.com/LsWBlvSKYX
— Masih Alinejad 🏳️ (@AlinejadMasih) May 8, 2021
Rappelons que les « relations homosexuelles » sont passibles de la peine de mort dans la République islamique d’Iran, qui depuis sa révolution de 1979, a exécuté entre 4 000 et 6 000 gays et lesbiennes, selon un câble diplomatique britannique de WikiLeaks de 2008.