L’association Aguda, qui depuis 1975 œuvre pour l’égalité des LGBTQ en Israël, a enregistré en 2022 quelque 3309 cas de crimes et délits commis en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre. 18% des signalements émanent de victimes mineurs, 52% pour des violences transphobes, avec un pic au mois de juin, pendant les Prides, et 25% des agressions signalées entre novembre et décembre, en pleine instauration du nouveau gouvernement de Benyamin Nétanyahou. L’organisation en recensait 2971 l’année précédente.
Une hausse de 11% donc, avec 35% des violences physiques constatées dans l’espace public, contre 7% en 2021.
Soit 5 fois plus d’agressions dans les rues, transports en commun, écoles etc., qui feraient directement écho à la multiplication – par 7 également – des discours et encouragements anti-LGBT+ proférés par des personnalités publiques et les médias, ajoute le rapport, publié ce 19 mars en collaboration avec l’Institut israélien d’études sur le genre et les LGBT+.
« Nous sommes attaqués à la fois par des membres du gouvernement et de l’opposition, qui écrasent la justice et la démocratie, alors même que la communauté LGBT+ bénéficie d’un soutien historique de la population », a commenté la présidente de l’ONG, Hila Peer. Le rapport note pourtant une augmentation là encore des refus de services (x8). Mais la militante promet de ne rien céder.
« Nous avons un long chemin à parcourir », rappelle-t-elle. « Nos droits ne sont jamais acquis. Il faut rester vigilants pour les conserver et viser une égalité totale. Nous ne reculerons pas, nous ne nous cacherons pas et nous ne nous excuserons pas. Nous sommes des citoyens égaux dans l’État d’Israël, dont le rôle est d’assurer notre existence dans la dignité, la sécurité et le bien-être. ».
Plusieurs rabbins ont en effet imputé aux LGBT+ toutes les pandémies de ces dernières années comme, plus récemment, les séismes meurtriers en Turquie et Syrie. Fin février, le parlement a aussi rejeté une proposition de loi autorisant l’adoption d’enfants par des couples de même sexe. Selon les dispositions actuelles, qui remontent à 1981, même le partenaire d’une personne célibataire qui adopte ne sera pas reconnu comme étant un parent.